émission « La méthode scientifique » du 07/09/2017 par Nicolas Martin
Pseudo-sciences : les raisons du succès
Avec Gérald Bronner, professeur de sociologie à l’université Paris Diderot, et membre du comité de parrainage scientifique de la revue “Sciences et Pseudo-Sciences” et Henri Broch, professeur de biophysique théorique à l’Université de Nice Sophia-Antipolis, fondateur du laboratoire de zététique de l’Université de Nice.
Suite à l’écoute de cette émission, je me dois de réagir.
Prenons en compte le paragraphe d’accroche de la présentation de l’émission. On nous dit in extenso :
C’est parce qu’Isaac Newton a formulé sa théorie de la gravitation qu’Einstein a pu la réfuter pour proposer sa théorie de la relativité. C’est grâce à ces théories, entre autres, couplées à celles de la thermodynamique, que nos civilisations ont pu envoyer des satellites pour observer l’espace, ainsi que la Terre. C’est également grâce aux progrès spectaculaires des mathématiques et de l’informatique que nous avons, grâce à ce réseau satellitaire, en permanence un accès inépuisable à l’information, et à la connaissance du monde. Et c’est grâce à cette longue histoire de progrès scientifique que fleurissent et se répandent, aujourd’hui sur internet, les théories les plus obscures, de la Terre plate au créationnisme. Va comprendre.
Il va de soi que le titre de cet article n’a rien d’exhaustif. On peut inventer à l’infini (au sens vrai du terme) des calculs qui donne 24, même des très compliqués si on veut s’en donner la peine.
Maintenant observons une autre chose, par exemple, une évocation de Pythagore :
« Tout est nombre. »
Ainsi les nombres seraient le principe des choses, de l’harmonie universelle. Nous voilà bien avancés… Même Disney en parle à travers une expérience initiatique de son Donald de 1959, et le web (bâti sur les nombres souvenons-nous) aujourd’hui ne tarit plus sur le sujet de la magie des nombres et de la preuve par l’image. Mais ce dernier fait remonte bien au-delà du web…
Cette magie des nombres possède en effet un très haut potentiel de séduction pour peu qu’on regarde les nombres comme quantité seulement c’est-à-dire sous une forme qui en est la manifestation basique : 1 est le premier entier, c’est l’unité, la pulsation, et 2 devient subitement stérile si on ne le prend qu’en tant que somme de deux unités entre elles et ainsi de suite avec 3, etc.
Article en relecture mais livré aux réflexions : vos commentaires sont les bienvenus.
Préambule
Posons d’emblée la réflexion qui va solliciter notre attention :
Est-il vraiment possible de penser la nature* ?
* Nature = milieu à la fois physique et vivant.
Ceux qui parcourt ce blog ont déjà une part de la réponse à travers tout ce qui a déjà été dit : Non, on ne peut pas penser la nature ! C’est un peu court, dirons les plus spécialistes qui passent leur temps à l’étudier sous toutes ses coutures et avec des résultats et des conclusions qui tiennent la route. Et je les en félicite ici grandement. Leur travail est souvent remarquable, et il l’est d’autant plus qu’ils se contente de montrer des phénomènes, de les commenter dans leur aspects les plus divers. En général, je m’arrête à ce niveau et dès que je sens pointer des éléments qui ne concerne qu’une part étroite de la nature, alors je ne lis plus…
Aussi je reformule ma question : jusqu’où est il possible de penser la nature ?
Quand les pensées personnelles ou académiques viennent se mêler à l’observation, la description c’est un peu comme si on accolait deux mondes :
le monde perçu dans sa part à laquelle nous sommes sensibles, nous ou nos instruments, c’est-à-dire la part sensible du monde qui se dévoile à nous
et le monde de notre conscience par laquelle nous nous faisons et nous fondons nos représentation, nos interprétations, les extensions que nous greffons sur le monde perçu avec des logiques évidentes.
Entre 1 et 2 il y a un hiatus, un espace vide où la chose (externe) perçue devient notre propriété imagée (interne). Et là presque tout est possible du plus réaliste au plus fantaisiste. La chose consistante, le mur sur lequel on bute par exemple, devient inconsistante, il y bien plus de vide que de plein dans un mur ! Alors pourquoi ne passe-t-on pas à travers en louvoyant ?… En général, c’est dans le cas N°2 qu’on réfléchit, et cela est bien naturel car nous n’expérimentons pas forcément le cas N°1.
Voilà que coup sur coup on voit se rebeller un dinosaure face à un alien si vous me permettez cette métaphore.
L’obsession d’une déstabilisation hanterait-elle l’orthodoxie scientifique ?…
Ou alors la hantise de la persécution ?…
Ou encore la crainte d’un retour de bâton mal ciblée de la période où on brûlait les sorcières (oui juste des femmes !), les hérétiques c’est-à-dire toute une clique (hommes et femmes cette fois) qui allait « contre » la sacrosainte science, euh, église catholique alors régnante ?…
LA Science (oui, j’ai mis 3 majuscules) pense tout savoir parce qu’un chercheur a eu un jour l’idée d’être le créateur d’une expérience où il a créé des molécules appelées acides aminés.
Ces acides sont présents dans les protéines qui sont présents dans les cellules du monde vivant.
Sans être du tout adepte du créationnisme… je ne le suis pas non plus de l’évolutionnisme tout aussi abrancadabrantesque.
En gros pour faire court disons que les évolutionnistes sont des doctrinaires qui s’opposent à la doctrine créationniste qui plaide de son côté pour une intervention divine en déphasage avec les conclusion de la lecture logique de l’histoire géologique de la Terre (et même du cosmos).
Disons encore, et pour faire court une seconde fois, que les uns (allez, prenons les créationnistes cette fois) ont du mal avec le temps et s’appuient surtout sur les convergences de textes religieux et la complexité des êtres créés et que les autres, qui nient toutes hypothèses d’un fondement religieux quelconque, voient la vie comme une création (zut le mot est lâché, je suis désolé de l’employer ici mais je ne vois pas comment faire autrement), une création donc du matériel.
En gros (et pour en finir avec faire court) :
Les uns pensent que Dieux (qu’est-ce ? Mystère…) a fondé la nature.
Les autres pensent le stérile a fondé le vivant.
Évolutionnisme ou Créationnisme ? That’s the question…
Est-ce une alternative ? Un manichéisme ???
En fait rien n’empêchant un croyant de faire de la science est de valider les idées évolutionnistes mais il est difficile de penser qu’un incroyant puissent accepter la moindre idée créationniste… L’un n’est pas le négatif de l’autre.
Pour comprendre notre histoire (car en fait la question du débat est juste celle-ci),
faut-il s’appuyer sur la logique temporelle des apparences et la logique cognitive de l’enchainement des faits et causes propre à une science matérialiste (bin oui, c’est le cas) et réductionniste (rebin oui, c’est la conséquence du matérialisme) ?
ou faut-il se contenter d’élargir à peine le moment présent à partir de l’interprétation des Écritures dites saintes sans tenir compte des apparences géologiques[1] ou de la perspicacité tout à fait honorable d’une science capable de décortiquer la moindre chose jusqu’à son plus ultime atome, voire même ce qui est en-dessous de cet atome ?
N’y a-t-il pas une troisième voie ?
Pour votre serviteur le travail de la science matérialiste est absolument magnifique (même s’il n’en suit pas forcément les conclusions qui, elles, sont du ressort de l’interprétation dans un cadre limité dès le départ). Par ailleurs, ce même serviteur travaille sur lui, travaille à connaître ce ‘je’ qui n’a rien à voir avec un autre je et qui pourtant, dans l’apparence, est semblable à environ les 7 milliards d’autres je (pales, foncés, gros, petits, estropiés, caractériels, obtus ou ouverts, pervers ou saints, toujours ou jamais en bonne santé, riches ou pauvres, bleus ou oranges, etc.).
C’est une évidence qui devrait être la première chose à postuler : entre le monde et les concepts qui le forment il y a un être, l’humain, qui a envie de faire le lien, il fait lui-même partie du monde et de ses concepts, mais il est capable de se couper du monde pour le percevoir avec sa conscience, conscience capable par ailleurs de relier des concepts pour créer des idées, concrétisables ou non dans la matière.
Cette troisième voie, entre créationnisme et évolutionnisme, postuleraitque le vivant doit composer avec le matériel, et donc qu’à côté du milieu physique, ou plutôt avec le milieu physique, en concordance avec le milieu physique (la nature apparente, brute, instantanée) il existe un milieu vivant fort peu enclin à se laisser étudier par des « mécanismes » qui doit concilier ces propres forces (vivifiantes) avec les forces inertes de la matière, ou disons mieux, du monde matériel (le mot matière étant trop attaché au contexte des matériaux : dense, pesant, tangible). On a pour l’instant juste un mot valise pour comprendre ce milieu : la vie.
À partir de ce postulat, on peut relire la géologie… et aussi bien d’autres domaines.
La belle idée. Merci Darwin.La moche idée peut-être bien… (merci le darwinisme).
Parce que le monde n’est pas un choix entre noir et blanc (merci d’attribuer ces termes selon vos orientations intimes et respectables)… parce qu’il y a aussi la couleur[2] l’humain n’a aucune raison de limiter son expérience du monde, son expérience de vie !
1 Les apparences cosmiques sont négligeables car elles sont purement théoriques : on n’expérimente pas avec le cosmos. [↑]
2 Voici un sacré sujet à rouvrir en permanence. Pour moi qui tâtonne aussi dans la peinture, blanc et noir sont des couleurs extrémistes, le blanc est la couleur (matérielle) qu’on peu attribuer à la pleine clarté, et de même le noir sera celle qu’on peut attribuer à l’obscurité… (mais on dira, c’est de la peinture, pas de la science ; pourtant la peinture est bel et bien une expérience reproductible avec toujours les mêmes causes créant les mêmes effets… [↑]
Bref parcours de la partie 1 et de la partie 2 : après une mise en train d’introduction, nous avons établi une relation entre trois concepts liés en une triade : Force – espace – énergie et nous avons considéré l’équation aux dimensions 1J = 1N.m. Puis nous avons cherché dans la nature un exemple manifestant une énergie non directement matérielle (et on a trouvé !).
Nous nous sommes alors interrogés plus profondément sur le concept d’énergie pour aboutir à un concept d’énergie libre.
IV) Mais l’énergie : qu’est-ce donc au-delà de ce qu’en a résumé Feynman ?
J’ai bien conscience qu’il peut paraître présomptueux de vouloir rajouter aux propos de Feynman, mais ce n’est pas de ma faute s’il a pensé sans doute très juste dans un système … fermé. S’il eut été ne serait qu’un peu biologiste de cœur, il n’aurait pas dit les choses de la même manière. Comme nous le soulevions dans la première partie : la forme de la plante ne relève d’aucune énergie physique au sens ce qualificatif et donc enfermée dans un contexte à la Carnot ou à la Mayer.
Car ici le bats blesse sérieusement et gâche même le concept d’énergie. Il nous faut absolument sortir de l’obstination du matériel, et cela d’autant mieux qu’à l’ère de la physique quantique celui-ci bat de l’aile d’un côté. Mais il se bride l’autre aile et tourne en rond par trop de matérialisme, un matérialisme aigu qui devient étranger à notre existence propre d’humain, et ce faisant nous entraînons la nature sous son apparence au lieu de la manifester dans sa magnificence.
L’énergie est une quintessence de la nature. C’est notre chance. Elle n’est pas matérielle, mais le matériel en est imprégné.
Une énergie, c’est un pouvoir :
celui de mettre en œuvre ce qui est à disposition in situ
pour transformer quelque chose in situ ou ailleurs.
Ce qui est à disposition peut l’être intérieurement ou extérieurement au système à transformer. Ceci n’est pas un postulat, c’est le fruit de l’observation :
Monde végétal : la plante se transforme en permanence sur des bases non inhérente à la matière, ni même aux molécules composées élaborées par le vivant. Cette transformation est issue pour la part matérielle de l’intérieur (composer les substances ad hoc) et pour la part formelle sur un plan non physique donc non concerné en tant qu’intérieur ou extérieur.
Monde animal :
l’énergie vient du dedans :
sur la base de ce qui est puisé à l’extérieur (alimentation, respiration transformées pour usage propre)
et sur la base de ce que ressent son intérieur (faim, soif, descendance, etc.) ce qui pourrait s’appeler la motivation à chercher,
mais elle vient aussi du dehors, l’animal étant en permanence en lien avec l’environnement de façon psychique (à travers la sensorialité, vue, écoute, odorat, toucher), l’animal s’enfermant à peine dans le sommeil, hors hib(v)ernation.
Monde humain : pour ce qui est du corps l’humain possède une énergie semblable à celle de l’animal [1], et pour ce qui est de lui-même, ce qu’il a donné une fois peut continuer à travailler sans lui, ou bien disons simplement même une fois que le corps n’est plus.
Dans ce dernier ordre d’idée, l’énergie que possède l’humain est l’AMOUR, par lui bien des choses sont possibles mais il ne faut pas se contenter de penser « je veux » il faut aussi et surtout vouloir intérieurement au-delà de l’intention, c’est-à-dire pouvoir entrer en activité ne serait que par une présence vraie du style « Je suis pour toi et non pour moi » (un exemple étonnant, merveilleux et actuel est Amma Amritanandamayi dont parle le film Un plus une de Claude Lelouche).
On est évidemment obligé pour considérer cela de se placer au-delà du monde physique. Et quand on atteint l’ouverture à ce monde »parallèle », désengorgé du »bourbier » matériel inflexible (ou à peine flexible) [2].
L’amour par exemple qui s’appuie sur une action pour l’autre est un pouvoir de se transformer qu’on offre à l’autre sans rien perdre soi-même et au contraire. L’amour est une énergie qui demandera des mathématiques bien moins matérialistes que celles-d’aujourd’hui si on veut un jour la mettre en équation (on pourra sans doute l’envisager à partir du moment où on sera pleinement capable de s’ouvrir à ce qui ne passe pas sous le microscope…)
Il est sûr que les trois derniers paragraphes de ce billet ne font pas très scientifiques, mais c’est juste parce que la science est à l’heure actuelle enfermée dans l’étude du concret, fut-il parfaitement conceptuel pour certains domaines. L’amour est l’énergie de se relier sans direction, sans objectif, à l’image du Soleil. C’est un don de soi pour alimenter les autres, n’importe quel autre, un don qui alimente jusqu’à son producteur (qui dans un corps de chair reste soumis aux lois de cette chair jusqu’au jour où peut-être l’amour saura aussi transformer celle-ci).
On aura beau chercher mille raisons obscures à la place que tient l’humain sur Terre, elles seront toutes caduques tant que la dimension de l’amour sera dépendant d’un dogme, d’une morale, il doit devenir inconditionnel et hors de toute confession.
Ce long chemin de soi vers chacun et de l’humanité vers elle-même possède son phare et son énergie en l’amour, voilà la première source vraie d’énergie libre. Il faut l’amadouer, la canaliser, la formaliser un peu mais pas trop car elle ne tolère pas la contrainte dès lors que ce n’est pas le juste, le vrai et le bon qui l’oriente.
Une autre forme d’énergie humaine est aussi de savoir accueillir ce qui vient…
Avec mes remerciements pour votre patiente lecture de ces trois longs billets.
Patrick Roussel
NOTE
1 L’énergie humaine semblable à celle de l’animal mais non identique, nous le comprendrons vraiment un jour. Elle est semblable pour ce qui est du corps mais même là l’humain peut aller plus loin, comme par exemple contre certains besoins, ou les différer et faire alors appel à d’autres ressources face au manque d’énergie inhérent à certains manques de matière ; il fait alors plus que puiser dans ses stocks comme on dit, voici un point commun sur lequel sur lequel l’animal passe bien plus difficilement outre.
2 Il devient alors inutile de parler de Dieu par exemple comme d’un être supérieur ou illusoire perdu dans des confins de toutes façons inatteignables, l’être lui-même, ouvert, se révèle en tant que tel. La religion pensée, forcément étiquetée et finalement dogmatique, qui n’existe qu’au niveau physique devient inutile en tant que doctrine dès qu’elle est vécue : Dieu n’est plus un barbu bien au chaud dans ses contrées célestes, il est à motiver, à mettre en œuvre, en nous.
En ce sens l’athée est souvent plus près de Dieu que celui qui prêche en son nom et souvent se met en porte-à-faux entre l’intention de son discours et ses propres actes (c’est un peu comme ne politique, faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais !). Une version presque caricaturale de cela est vécue aujourd’hui par l’humanité à travers certaines sectes ou confessions plus ou moins anodines (au maximum destructeur on a daech qui impose dans la violence un nihilisme des valeurs humaines, et au minimum constructeur, les confessions religieuses dogmatiques qui génère une bonne conscience avec récompense finale…).
C’est pour cela que celui qui pense être athée peut finalement être plus proche des autres parce que sans fard (à condition que son attitude et son discours s’accorde et qu’il ne joue pas le nihiliste…).
[retour au texte]
Bref parcours de la partie 1 : après une mise en train d’introduction, nous avons établi une relation entre trois concepts qui nous semblent liés en une triade qu’il est difficile d’éluder : Force – espace – énergie ; nous avons jonglé un peu avec l’équation aux dimensions 1J = 1N.m. Cela nous a portés ensuite à commencer à évoquer le fond du problème : Énergie libre vs conservation d’énergie… et là nous nous sommes brièvement interrogés sur l’énergie nécessaire à une plante pour générer sa forme en tant que forme (et pas d’assemblage/empilage de molécules)…
III-1) Énergie : un concept
On a soulevé en dernier point un aspect du monde vivant, mais restons encore dans le monde physique avec l’aventure de nos ampoules d’éclairage. Le watt tombe en désuétude car il n’est plus significatif de ce qu’il était avec les ampoules à filament. A l’époque des LEDs on a besoin de finalement très peu d’énergie calorique (ce qu’illustraient les watts-heure) pour obtenir pas mal d’énergie lumineuse. On quantifie la première en joules mais pour être plus parlant en terme de faculté d’éclairement on parle en lumens pour la seconde.
Le résultat perceptible (lumens) est toujours plus important que la chose cachée (énergie) qui le manifeste
Le lumen est une sorte d’énergie d’émission (si je peux créer ce terme.) L’énergie reçue (mesurée en lux) par un capteur par exemple sera de son côté fonction de la distance (au carré) entre source émettrice et capteur réceptif mais parler de lux… n’est pas pratique puisqu’il faudrait connaître la distance entre le récepteur et la source. On est donc bien avec le lumen dans une aptitude potentielle* d’éclairement mais on ne prend pourtant pas le lumen comme une quantification de l’énergie. [* Aptitude potentielle : cela pourrait bien définir une énergie]
On préfère attribuer l’énergie lumineuse à une longueur d’onde… Avec la pirouette Planck on quantifie l’énergie lumineuse en joules : E = h . λ où h est la constante de Planck et λ la longueur d’onde considérée en mètre…
L’énergie lumineuse ne dépend donc ici pas de la »puissance » de la source mais d’une donnée attribuée au photon, quantum de lumière ou plutôt d’onde électromagnétique puisque couvrant la fourchette entre les rayons γ (gamma) et les ondes radio (c’est un peu comme si on quantifiait la chaleur d’un atome de carbone… ce qui est ce qu’on fait avec la capacité thermique de chaque élément mesurée en J/K (joules par kelvin)).
Les lumens étant donc en arrière-plan c’est par la quantité de photon émise qu’on est aveuglé avec une lumière trop forte qui consommera non pas de la force (celle-ci concerne la portée de l’émission) mais de … l’énergie pure ! On parle ainsi de quantum d’énergie mais le réel qui s’offre à nous se trouve dans des proportions nettement plus importante.
Selon le premier principe de la thermodynamique, l’énergie déployée par une source atteint toujours quelque chose qu’elle transforme, ou bien elle se perd dans l’infini cosmique jusqu’à ce que… elle trouve de quoi se mettre sous la dent, quelque chose à transformer, quitte à tourner en rond pour y arriver :
« Au cours d’une transformation quelconque d’un système fermé, la variation de son énergie est égale à la quantité d’énergie échangée avec le milieu extérieur, par transfert thermique (chaleur) et transfert mécanique (travail). »
L’idée d’énergie actuelle, matérialiste, repose en fait sur quelque chose de très fragile voire d’indéfinie… comme l’a souligné Feynman : « Il est important de réaliser que dans la physique d’aujourd’hui nous n’avons aucune connaissance de ce que l’énergie est. » [page 86 de Leçons sur la physique (Odile Jacob, févr. 2000) après une métaphore sur la conservation de l’énergie].
Qui dit système dit limite du système dit forcément intérieur au système et par extension, extérieurau système. Mais alors que devient le premier principe quand on prend le système cosmique dans son ensemble ?… Eh bien, c’est l’entropie qui saisit tout le système physique sous emprise énergétique, on ne parle plus d’extérieur sauf en tant que potentialité d’expansion de l’intérieur, d’un élargissement des limites.
Nos poumons se gonflent, ils jouent avec leur limite… mais ils le font parce qu’il existe quelque chose à l’extérieur qui doit entrer pour que l’intérieur puisse »vivre », et ils profitent du geste pour mettre dehors ce qui (gaz) a du mal à y revenir par d’autres voies usuellement consacrées aux liquides et aux (pseudo) solides.
Sans vouloir parodier Feynman, je dirais qu’il est important de réaliser que dans la physique d’aujourd’hui nous avons étendu empiriquement la limite du système à l’espace cosmique physique ; et j’ajouterai à propos du premier principe de la thermodynamique évoqué que justement c’est un principe… : il n’est vérifiable que par l’expérience, sans espoir de démonstration.
Si on a limité l’expérience, le principe est caduc ! Or les physiciens de l’époque de Carnot, s’ils sont fait un excellent travail, ont bien limité leurs expériences à la sphère physique, la seule qu’ils aient en fait pratiquée. Et l’expérience ici nous dit qu’effectivement ce qui se disperse d’un côté se retrouve forcément quelque part.
L’énergie libre en tant que source énergétique à disposition sans préjudice ne semble donc pas possible. Mais…
III-2) Énergie libre
Mais on peut se dire : le soleil dispense de l’énergie tout autour de lui. Qu’importe que quelque chose en profite. Admettons qu’il soit l’extérieur considéré dans le premier principe et que les planètes qui font leur ronde autour de lui soit l’intérieur du système. Là où il n’y a pas de planètes (naines (Pluton), géantes (Jupiter, etc.), normale (Terre, etc.) ou insignifiantes comme les astéroïdes) l’énergie solaire est malgré tout dispersée et donc à disposition. C’est une énergie libre qu’on pourrait utiliser sans porter de préjudice au Soleil ni à aucune autre entité matérielle planétaire et leurs habitants…
Le préjudice aurait quand même lieu pour la matière noire qui absorbe indubitablement cet excédent disponible en participant donc à l’entropie du système global, je n’ai rien à redire là-dessus. On se situe dans l’espace physique et donc tout même le rien physique est à considérer. Mais que l’énergie inutilisée soit puisée par cette matière noire qui nous explique malgré elle que le premier principe est juste ou par tout autre entité du système ne change rien à l’entropie globale. L’énergie libre dont on parle pour activer nos systèmes physiques est donc une énergie disponible.
En fait c’est exactement ce que veut faire la science technologique en plaçant une parabole géante au-delà de la Terre pour renvoyer vers celle-ci l’énergie solaire dispersée mais non utilisée (bon, ça ferait un peu d’ombre de temps en temps aux martiens qui évoqueraient la possibilité d’une nouvelle lune pour la Terre).
Donc pas d’énergie libre mais de l’énergie disponible. Si avec la parabole sur Terre vous voulez utiliser l’énergie, vous ferez une ombre qui privera le sol de la même quantité d’énergie que celle que vous utiliserez ; la parabole dans cette histoire se contente de concentrer l’énergie pour la rationaliser. Dans l’espace l’ombre ne grèvera pas la Terre de sa part d’énergie solaire et au contraire la planète en recevra davantage : c’est de l’énergie gratuite (hors construction, mise en orbite, entretien, etc.), et libre.
Capter pour la concentrer l’énergie lumineuse des étoiles du ciel nocturne offrirait une énergie. L’énergie libre première est une énergie qui ne ferait pas défaut à la Terre. Une énergie libre seconde serait une énergie native d’une source autre que physique
soit une énergie de magicien, ce qu’on met en général derrière l’idée énergie libre, mais qui ne serait qu’une astuce technologique concentrant ici une énergie quelconque diluée dans l’environnement.
soit une énergie provenant d’un autre plan que le plan physique et qui donc aura peut de chance d’être efficace sur des systèmes physiques… mais si ce genre d’énergie était disponible en quantité infinie alors même un mauvais rendement serait tout bénéfice.
L’énergie libre… voilà le sujet qui fait vibrer nerveusement les financiers, qui fait rêver de paradis les fanatiques éclairés, qui fait sourire en coin les scientifiques rabat-joie ; les autres ne se posent pas de questions…
Les premiers ne veulent pas que soit mis en péril leur mine d’or. Les seconds pensent à tout ce qu’ils voudraient faire sans limite à cause de l’énergie et de son coût qui, pour l’heure, rapporte uniquement aux premiers, les troisièmes savent que l’entropie régnante ne peut qu’infirmer l’espoir et la quête des seconds en comptant en même temps sur quelques subsides des premiers.
Bref ici on tremble, ailleurs on plaide pour, autre part on crie au fantasme.
La consistance argumentaire est chez les troisièmes ; ils brandissent les grands principes de la thermodynamique, car le terme énergie est bien sûr une histoire de thermie si je puis encore m’exprimer avec ce terme tombé en désuétude car trop lié à l’image calorique de la chaleur ; il est surtout peu pratique et aussi ambiguë que la calorie puisque celle-ci, maintenant rapportée à des joules n’a pas de constante normalisable même si le système des mesures actuel la centre sur une équivalence à 4,1868 joules :
(Et on peut aussi transformer nos watts-heures en joules : 1 watt-heure= 3 600 joules.)
Le joule est pour sa part défini très précisément comme étant le travail d’une force motrice d’un newton dont le point d’application se déplace d’un mètre dans la direction de la force.
1 J = 1 N.m
ou encore le Newton étant lui-même un raccourci, si j’ose dire, 1 J = 1 kg.(m/s2).m en unité du système internationale.
Le joule (1J) serait ainsi l’énergie mise en œuvre à développer une unité force (1 N) sur un mètre (1m).
Ou encore le joule serait l’énergie à mettre en œuvre pour accélérer une unité de masse (1 kg) de une unité d’accélération (1 m/s²) sur une longueur d’un mètre (1m).
On rapporte donc l’énergie, produite ou à déployer, comme étant un produit de force et d’espace, c’est-à-dire que l’énergie assure ici le lien entre la force et l’espace.
II) Énergie Force Espace
Voici une belle triade : énergie, force, espace. Aucun de ces termes ne peut s’imaginer sans les deux autres dans le contexte énergétique :
Un espace pur sans énergie pour le solliciter ni force pour le tenir est voué à la dispersion.
Une énergie pure sans force à activer ni lieu pour s’exprimer est voué à l’ennuie éternel
Une force sans énergie pour la concrétiser ni espace pour l’appliquer est simplement inutile.
Les duos eux-mêmes ne mènent à rien :
Espace-énergie (force) : rien pour construire, pour former
Énergie-force (espace) : rien à modeler, façonner
Espace-force (énergie) : absence d’action possible (potentielle comme en œuvre)
Les trois vont donc de paire si on peut oser ce jeu de mots, ils sont inséparables même si le physicien a pu établir une relation d’égalité en terme quantitatif : l’énergie d’un côté et de l’autre l’espace et la force.
On peut passer la partie suivante (vert) si on est pressé...
Il serait intéressant de chercher dans quel esprit on pourrait bâtir les deux autres situations possibles. Cela va paraître un peu abscons au début d’établir de telles relations mais à tenter la chose, on ne risque pas grand chose si cela n’aboutit pas… Par contre si cela aboutit on peut en sortir grandi !
1 J = 1 N.m : la relation officielle, monde des grandeurs mesurables, mathématiques. L’égalité s’appuie sur un produit que les chiffres valideront sans faute. On utilisera cette relation d’égalité (équation) au besoin pour quantifier soit la force soit l’espace en fonction des deux autres s’ils sont connus, donnés ou possibles.
Pour les deux autres relations (N=J/m et m = J/N)nous sommes en présence de rapports à peine curieux si on essaie de mettre un signe égal (=) entre les termes ; cela rapporte l’équation ci-dessus à un jeu algébrique, rien de plus.
Par contre on peut utiliser le signe »identique » (≡) pour indiquer une direction quant à l’esprit qui peut nous motiver à trouver une réponse (à quoi ? à la qualité qui s’exprime). Il va nous falloir perdre ce qui donnait sens à l’égalité (les nombres) pour ne garder que les qualités, ce qui pouvait être quantifié (la grandeur) ; reprenons-les dans l’ordre inverse, les rapports puis le produit :
N ≡ J/m : la force née quand énergie et espace entre en rapport
m ≡ J/N : l’espace né quand énergie et force entre en rapport
J ≡ N.m : l’énergie née comme un produit, une production de force et d’espace
Observons donc plus profondément ces trois propositions dans leur aspect qualitatif.
N ≡ J/m et m ≡ J/N sont des rapports. En ce sens ils installent une relation de proportionnalité entre eux. L’état fondamental force ou l’état fondamental espace sont ici ramenés (rapportés) à une relation comme en musique où la demi-corde donne l’octave de la note fondamentale obtenue avec la corde à vide.
Les trois grandeurs en lice sont fondamentales, l’une ne porte pas davantage la réalité que les autres mais quand on voit un rapport il faut se dire qu’on se place en situation de différencier, séparer, désunir des grandeurs entre elles qui appartiennent à une même agrégation, ici la triade force espace énergie.
Pour l’exemple de la musique, on agrège une chose (la corde), un fait (la limiter) et un acteur (le musicien). Pour faire une note particulière (émission sonore liée au monde physique et à la nature physique des éléments mis en commun), le musicien fixe une longueur déterminée de corde qu’il va solliciter (par pincement ou frottement) : il établit ainsi un rapport entre la corde à vide et la part qu’il souhaite en utiliser.
Il en va de même avec nos J, N et m. La force sera le résultat d’une action énergique dans un espace donné, et l’espace (distance parcourue) sera la conséquence de l’action (force) énergique entreprise.
Une grande énergie mise en œuvre dans le cadre d’une force faiblement actrice manquera d’efficacité en terme de mouvement : si vous chauffez (énergie) un objet, son poids (force : masse soumise à la gravitation diminuée de la poussée d’Archimède liée au milieu qui baigne l’objet) ne sera guère concerné, l’espace lié à l’objet n’aura guère d’influence sur le poids (dilatation et donc légère augmentation de la poussée d’Archimède). Par contre il peut résulter de cette même dilatation une force extraordinaire par l’intermédiaire d’une pression par exemple (serrage libre d’une pièce froide dans une pièce à température ambiante ou chaude par exemple qui devient dur quand les températures s’harmonisent).
La proposition 3., celle qui en fait nous intéresse au plus haut point, est amusante… : l’énergie est identique à un produit de force et d’espace. Amusante oui mais pourtant c’est bien cela qui se produit quand on observe par exemple le résultat de l’énergie cinétique avec choc c’est-à-dire limitation brutale de l’espace d’expression. Il se dégage une force d’impact.
Tant que l’espace n’est pas limité, on est en inertie comme en aurait convenu Newton, et l’énergie cinétique n’a alors de réalité que … potentiellement ; elle prendra par contre pleinement sa réalité lors du choc, c’est-à-dire, quand son vecteur devra changer de milieu, d’espace (au CERN, on communique de l’énergie aux particules avant de la transposer, par le choc sur d’autres particules, en pouvoir de destruction).
L’énergie n’est pas à la base mais elle existe comme les deux autres à la congruence des trois : énergie, force, espace.
III) L’énergie libre ou la conservation de l’énergie ?
Fort de ce préambule se pose alors la question des limitations
de l’énergie atteignant avec le système qui la porte une entropie maximum,
de l’espace rempli de corps totalement éparpillés,
de la force qui ne peut plus s’appliquer nulle-part.
Si l’on considère l’espace cosmique limité par le fond cosmologique alors effectivement l’énergie libre semble ne pas entrer dans le cadre. Il faut prendre ici ce qui en fera défaut tôt ou tard pour l’utiliser ailleurs. C’est le monde de l’entropie : le chaos s’installe, les choses n’ont plus de lien, tout se disloque, plus rien ne coopère pour construire, l’espace par en lambeau (où ?), les forces n’ont plus de raison d’être (que sont-elles devenues ?) et l’énergie a atteint son point le plus bas par la dispersion (elle existe globalement mais sans concentration aucune).
En entropie maximum, il n’y a plus de centre de force [1].
L’énergie libre n’a donc pas sa place dans un tel système de considération, il faut chercher ailleurs… si on veut la trouver pour en parler !
Que fait-on quand on pense énergie ? On pense joules… c’est-à-dire on l’aura deviné qu’on pense en même temps espace et force physiques. Mais question simple s’il peut en être :
Quelle énergie est-elle nécessaire à la formation d’une feuille de nénuphar ou d’une aiguille de pin (ou tout autre organe ou organisme vivant, évidemment) ?
La réponse est rapide : aucune ! Aucune du monde physique (car on peut dire qu’on a fait le tour depuis trois siècles, non ?)…
Aboutir à la forme ronde du nénuphar ou à la forme rectiligne de l’aiguille de pin ne demande aucune énergie physique. Même si, comme on le pense usuellement, la forme serait contenue dans les gènes, ces derniers jouant ensuite sur les molécules ; la matière va se confronter à des échanges d’énergie pour pouvoir assembler/empiler des molécules ad hoc, mais la forme elle-même, en tant que telle, ne prendra pas sa part de ce genre d’énergie (les formes moléculaires ne la justifiant tout simplement pas…).
Par contre il se passe bien quelque chose, chacun peut le constater sans aucun appareil technologique…
NOTE
1 Les forces considérées par les physiques galiléenne, newtonienne et même quantique aujourd’hui s’appuient toujours sur une notion de forces centrales (même la force centripète…). Ces théories n’interrogent absolument pas une notion de forces périphériques qui seraient des forces ‘confinante’ et sans origine vectorielle, venant de nulle-part précisément et s’exerçant partout sans distinction, forces agissant depuis l’ensemble de la périphérie vers l’intérieur du système considéré.
Une physique du vivant comme celle que développe l’association scIence permet de s’ouvrir à de telles forces influentes jusque sur les systèmes physiques.
Après tout, une force est une force, non ?… Pour concevoir mieux comment se situent les théories qui ne sont finalement que des points de vue, des attitudes mentales et limitatives de considérations sur un sujet donné du monde physique (la nature !), on pourra lira : De la mécanique galiléenne à la relativité restreinte un T.I.P.E. de Julien Baglio, 2005, École Normale Supérieure). ce texte assez simple, dans un cadre expérimental, permet de comprendre que tel fait qui est un mystère pour telle théorie s’éclaire à travers une autre qui simplement tente de voir plus large.
On pourra ensuite s’interroger plus avant sur le fait de considérer les théories comme des sortes de visions absolues si aucune, ouverte à des forces périphériques, n’englobe celles qui éclairent presque parfaitement les notions physicochimiques du monde physique (Einstein les avait prédites… les ondes gravitationnelles qui pourraient motiver des forces, encore centrales…).
Pour comprendre l’intérêt des forces périphériques il faut s’ouvrir à l’existence d’un milieu vivant congru au milieu physique qui forme la nature…
Depuis Galilée la méthode scientifique a évolué fondamentalement vers un détachement de ce que nous pourrions appeler le Réel. Le perfectionnement des outils d’observation en lieu et place de nos sens en a été le véritable moteur.
Pourtant la démarche elle-même, même si elle est légèrement infléchie par certains travaux actuels, est restée la même : miser sur la neutralité de l’observateur, et déléguer l’impartialité à des appareils conçus dans un but unique, spécialisés et donc réducteurs à la qualité qui est la leur (quid de l’ensemble des qualités à prendre en considération dans l’étude d’un phénomène ?).
En même temps, les humains ont appris à se séparer en beaucoup d’endroits qui sont sous tutelles de la technologie : les réseaux sociaux autorisés par l’internet en sont la preuve non pas vivante mais affligeante et désespérante.
Avant, on lisait les grands penseurs, les chroniqueurs, les artistes, enfin ceux qui avaient la science pour écrire, traduire des choses qu’ils pouvaient cultiver dans leur conscience à partir d’une philosophie du bon, de la vérité des faits ou de leur imagination pour sensibiliser à la beauté.
Aujourd’hui chacun peut jouer ce rôle de grand auteur et tout le monde déverse sa verve plus ou moins élégante en un grand pot-pourris de (in)culture. La pensée aphoristique exprimée dans les réseaux sociaux est même généralement colportée sans avoir été mise à l’épreuve dans sa propre paix intérieure : ce sont souvent les tripes qui s’expriment avec leur potentiel impulsif, mais parfois aussi un cœur qui s’éveille à sa capacité de ressentir, entre pensée et action.
Face aux réseaux dits sociaux qui rassemblent les masses en des communautés virtuelles généralement insipides, on a le monde productif qui ne sait plus quoi faire des gens à cause des gains de productivité, par exemple les exploitants laitiers industriels en sont à 1 000 000 de litres de lait par an et par employé !
[Mais ce sont les vaches qui produisent le lait, pas l’employé, et encore moins l’actionnaire en lui ou son patron. On est juste dans un monde du nombre : un employé peut gérer son lot de 120 prim’Holstein seulement, capables chacune de produire 28 litres de lait par jour pendant 10 mois, en stabulation entravée et sur claies, alimentées par chaînes automatiques apportant de la nourriture industrialisée et équilibrée, élaborée sur la base d’une agriculture intensive extraterritoriale !…]
Le monde devrait marcher au rythme du vivant, des êtres vivants, de la vie.
Mais on a trouvé le truc : concentrer le vivant et rationaliser les tâches nécessitées par les conséquences indésirables de la vie…
En fait, on aura beau trouver des astuces techniques, fruits de recherches pointues, on aura beau déformer la vache à l’image de ce qu’on imagine d’elle (elle fait trop de viande, pas assez de lait, elle pousse des cornes inutiles, elle évacue trop de méthane dans ses flatulences, …), aura-t-on avancé d’un iota sur la connaissance du vivant ? De cela naîtra-t-il un progrès pour l’humanité ?…
Non ! Le monde, dont l’humain, doit aller avec les impératifs de sa part vivante.
Grâce aux médias en temps réel, la science doit suivre le mouvement : elle produit de plus en plus, et les effets d’annonces sur le public, et même en son sein, sont essentiellement maintenant ceux qui ne concernent finalement qu’un nombre très réduit de personnes, et encore surtout par propre intérêt « culturel » car guère utile à l’évolution sociale (dernière annonce en date : « les ondes gravitationnelles » : Einstein avait (encore) raison ! (titre Europe 1).
Je m’interroge souvent sur ce qui sort à destination des populations à partir de ces grandes recherches…
La science est surtout devenue technique, c’est la technique qui ouvre les portes, mais seulement si les portes sont techniques, les portes purement physiques… et en poussant la vie dans ses retranchements la science soulève un à un les voiles du vivant avec des leviers techniques sans découvrir la vie (c’est ainsi…), tout comme elle s’obstine à regarder le cerveau pour finir par dire : il n’y a pas d’être dans cette viande !
Et ce n’est pas tout, la technoscience creuse aussi le gouffre entre les gens (entre ceux qui peuvent s’offrir ses fruits et ceux qui ne le peuvent pas) séparant ainsi le vivant en des « espèces » qu’elles ne maîtrisent pas du tout.
La technoscience donne à croire qu’elle pourra tirer les ficelles du vivant … oui sans doute mais dans quel sens ? Et qu’appelle-t-elle le vivant ? [Monsanto & Co : nourrir toute l’humanité… au prix de la destruction des potentiels de ressources (uniformisation de la diversité, minéralisation-stérilisation des sols, pollution des eaux, etc.) et des consommateurs !]
Faire autrement
Plusieurs façons de faire
Il existe plusieurs façons d’entrer dans un église, on peut y entrer en touriste avec chapeau et caméra, en architecte, en artiste, en ingénieur du bâtiment avec un œil aiguisé sur la perspicacité ou les intentions des bâtisseurs, les perspectives, les jeux de lumières, le son, la répartition des forces, ou encore en croyant qui pénètre dans un espace conçu pour la paix, l’ouverture, le recueillement, le souvenir, etc…
On peut aussi entrer dans une église en composant tout cela. On peut y entrer parce qu’on est musulman, athée, jaïn, etc. pour tester le trait commun avec sa propre foi, ou simplement se recueillir. On peut y entrer pour écouter les pierres rendre la musique des humains, pour y chercher l’esprit qui vaincra le doute ou au contraire pour se prouver qu’il n’y a rien d’autre que des pierres, du froid, des ombres, de l’écho et une musique électronisé pour gommer un peu un silence qui pourrait effrayer…
On peut y entrer avec vénération et calme intérieur ou bien avec les pensées agitées par le tumulte qui règne à l’extérieur. On peut y entrer avec le couple espoir/maladie pour solliciter les forces du lieu ou simplement pour apaiser des tourments, etc..
Il y a plein de façons toujours de faire les choses, et de les voir. Chacun voit à partir de lui, de l’expérience qu’il peut faire, comment il la fait, avec quoi et dans quel état d’esprit. Qui pourrait s’ériger aujourd’hui en autorité capable de dire : « le monde c’est cela, et rien d’autre » ? Ce genre d’attitude, extrémiste, allant même jusqu’à un prosélytisme officialisé, rencontre de plus en plus le doute et la réticence chez celui qui cherche par lui-même, peut-être en s’égarant, mais par lui-même !
Ouverture du point de vue
Le principe dit actif de tel ou tel remède sauvage ou ancestral, traditionnel, efficace n’aurait jamais aidé à guérir s’il avait fallu attendre de le découvrir en laboratoire. Mais à l’époque où l’humain était connecté au milieu vivant, ce fruit, cette racine, cette feuille ou fleur, ce bois, ce champignon, etc. avait su se montrer apte à combattre certains maux, et les humains concernés savaient le voir.
Notre époque a eu la chance de pouvoir plonger à fonds hors des limites de ce qui s’offre à la simple perception pour en fouiller les tréfonds, elle a plongé dans les arcanes de la matière avec un émerveillement à hauteur du pouvoir créateur qui a généré cette matière (selon ce qu’on en pense aujourd’hui et officiellement).
On a eu de la chance : la matière, même instable a pu être amadouée, testée, torturée pour en extorquer des vérités.
Mais, par exemple, pour étudier la lumière en général peut-on partir du fruit de nos persécutions sur le monde physique en utilisant une lumière contrainte, mise en forme comme celle du laser ? Non. Cela devrait couler de source. Le laser est technique, il n’est pas à échelle humaine ni même naturelle. Ce n’est pas parce qu’on pense que la lumière est un complexe électromagnétique, comme semble l’être apriori le laser puisque construit sur cette idée, qu’elle l’est dans l’absolu.
Le vivant n’est guère mieux loti dans cette histoire de la science au regard aiguisé. La biologie s’efface devant la biochimie et la biotechnologie ; elle n’a plus d’intérêt à simplement observer, on sait déjà presque tout, presque…
Disons qu’on connaît bien l’apparence du vivant, mais on n’a toujours aucun concept fondamental sur la vie elle-même.
La science nous permet maintenant d’asservir le vivant pour mieux gérer nos ressources, il faut le contraindre dans les limites qui sont les siennes, enfin celles qu’on pense être les siennes puisqu’on ne le connaît que sous sa façade matérielle. On le rationalise, on se radicalise !
La matière est pérenne (rien ne se crée, rien etc.) à l’échelle de l’humanité au moins, elle est relativement docile, et on sait comment elle peut se rebeller (pensons ici surtout au milieu radioactif). Il est facile d’en connaître les lois (on sait ainsi beaucoup de chose sur le sodium par exemple qui n’a aucune existence ailleurs qu’en laboratoire, il faut toujours s’en souvenir)…
Mais parfois il y a des désobéissances aux lois, comme une intention autre, une inflexion qui sort du cadre ordinaire, de la normalité, un agissement parallèle invisible, inconnu. On constate ou on écoute (ou lit) et on conclut : Comment ? Ce n’est tout simplement pas … possible !
D’où peuvent provenir ces désobéissances constatables, objectivables, et même parfois reproductibles ? Que sollicite-t-on quand on devient capable de reproduire la désobéissance comme on le fait à l’association scIence avec le capteur sensible d’André Faussurier ? Quel agent actif appelle-t-on ? Quel agent se met à l’œuvre avec fantaisie là où on devrait avoir une uniformité ?
La « courbe » identifiée N devrait être la norme dans cette expérience (jeu de 5 capteurs sensibles, avec 1 témoin (N)).
Considérer le vivant, non en tant que les espèces qui le composent mais en tant que milieu, c’est s’ouvrir à un monde de forces actives quand le physique est le monde des forces passives : Il est aisé de faire faire des pirouettes à un ours en peluche, bien moins avec un ours agité (ou endormi), mis en action (même inactive) par sa vie.
Derrière la matière il y a l’inerte, derrière le vivant il y a l’activité.
Le vivant sollicite sans arrêt l’inerte et quand il arrête sa sollicitation l’inerte revient à… son inertie. La poussière retourne à la poussière mais entre temps elle a échappé à l’emprise des forces propres de la poussière, elle a été portée, entourée, conditionnée par d’autres forces pour former un corps habité par un être pour s’ouvrir à d’autres forces encore (celles de la lumière / chaleur au niveau physique par exemple pour le végétal mais aussi celle de la mise en forme d’espèce au niveau du milieu vivant en général, celles par exemple de la sensibilité pour l’animal, celles par autre exemple de la volonté individuelle pour l’humain).
Changer de paradigme, ce n’est pas changer la manière de faire avec ce qu’on croit savoir pour le restructurer, c’est s’ouvrir à un côté du monde qu’on n’a encore pas exploré, avec un mode de pensée qu’on a encore pas sollicité.
Changer de paradigme, c’est faire autrement que ce qui a été fait jusque-là !
Bien à vous et à une prochaine fois.
Il est difficile de se dire que ces 4 capteurs* qui sont censés parler le même langage (s’appuyer sur la même »cause ») expriment la même chose mais à partir de points de vue différents du fait de leur constitution. * les courbes bleu cyan et violet rouge sont issues d’un même capteur en lecture directe (violet rouge) avant un amplificateur électronique, et après l’amplificateur (bleu cyan).
Je suis tombé dessus en cherchant des propos sur la vallée de stabilité. L’IRFU propose à ce sujet, autour des explications théoriques, une animation 3D (en 2D sur votre écran bien entendu, mais en perspective… avec rotation, plongée, envol, etc…). C’est là donc que j’ai découvert l’IRFU.
Même si le ton du narrateur est parfois un peu forcé, la vidéo a le mérite d’être claire sur le sujet de l’atome dans les idées actuelles. Mais je m’interroge… plutôt sur le titre de cet institut et surtout son géniteur…
Est-il juste de dire, ou de laisser penser, que ce qui concerne les lois fondamentales de l’univers, ne touche qu’à la matière ?
Pour nous humains (et je pense que l’IRFU, même s’il utilise beaucoup d’ordinateurs pour autres choses que du traitement de texte, est composé avant tout d’humains), la première loi fondamentale est celle de… LA VIE, une seconde loi fondamentale est celle du ressentir (je me ressens et je ressens les impressions que m’apporte ma perception du monde), la troisième est celle de la conscience, conscience qui nous ouvre au monde matériel par nos sens et nous permet de nous en détacher, de prendre du recul par rapport à ce qui n’est pas nous, et cela surtout en tant que corps (car par ailleurs nous restons assez liés à notre environnement).
L’astrophysique entre autres sciences pures nous montre quoi que nous sommes coupés du monde, que tout ce qui va jusqu’à nous faire n’est que ce que l’on peut percevoir… par nos instruments hyper puissants dans le domaine de l’infini cosmique comme d’autres nous invitent à visiter les arcanes de la matière (physiques nucléaire et quantique).
On a l’impression de parcourir le monde parce qu’on observe sa matière d’un bout à l’autre… mais on oublie le trait d’union, ce qui observe d’une part, et, d’autre part, ce qui travaille la matière en permanence pour faire et défaire des corps qui servent à des êtres à se relier au monde la matière : la vie….
QUESTIONS :
Est-ce que LA VIE, LE RESSENTIR, LA CONSCIENCE sont uniquement partie prenante de l’astrophysique, de la physique nucléaire et de la physique des particules ?
L’univers pourrait être une pomme dont on ne perçois que les tissus, les sucs, les cellules, les pépins, et même peut-être la queue… mais pas ce qui fait la pomme pomme !
Personnellement je me dis que la matière a bien sûr son rôle à jouer dans tout ça… mais que l’idée même de la pomme préexiste à la pomme et que la vie se débrouille pour amasser la matière qui conduit et pour finir fait la pomme (qui éventuellement tombera sur la tête d’un chercheur passant par là et qui perdra conscience ou se demandera : comment fait le pommier pour savoir qu’il peut lâcher la pomme ? Ou encore comment fait la pomme pour se décider à abandonner la partie qui l’a formée ?
Que deviennent les lois fondamentales de l’Univers si on ne prend pas en compte le vivant ?
Notons que si on est capable chimiquement de créer des acides aminés et de les assembler en protéine… ON n’a pas pour autant donner la vie, puisqu’ON n’a pas réussi à créer une cellule avec ces protéines (les protéines sont une partie des cellules, et certes ce sont des éléments matériellement essentiels).
Notre aveuglement sur les lois fondamentales de l’univers et de la matière est l’arbre qui nous cache la vie et ses lois fondamentales…. Ôtons l’univers entre nous et nous, ou entre nous et la nature, et nous verrons mieux, bien mieux même que ce qu’un réductionnisme voudrait nous imposer.
Il est une chose particulière que la mécanique quantique n’a pas trouvé dans l’atome, et pour cause, ce n’est pas en regardant à la loupe qu’elle risque de le voir. Au mieux pourra-t-elle éventuellement voir des particularités de la choses, mais ce serait étonnant que la dite chose s’occupe à travailler directement sur la matière qui obsède la physique. Cette chose s’aborde depuis ce qu’on appelle, dans un jargon peu cultiver à l’heure actuelle qui ne s’occupe que de force centrale, la périphérie, et cette chose c’est l’être et même peut-être bien la vie doit-elle n’être abordée que par cet angle-là….
Indubitablement le vivant en tant que support de la vie qui saisit la matière fait partie des « lois fondamentale de l’univers » car l’univers n’est pas que physique, il intègre aussi le milieu vivant? Ce serait déjà la moindre des choses que d’avoir l’humilité de lui laisser un peu de place… « l’espace » psychique devra certainement pas être laisser de côté non plus en tous les cas pas davantage que l’espace spirituel… Mais là je sais que c’est demander beaucoup trop dans un premier temps à qui pense(nt) qu’il faut rester dans l’ignorance de ces domaines et qu’on trouvera bientôt leur raison « d’être » dans la matière.
S’il faut une phrase à méditer, en voici une :
est-ce mon cerveau qui pense
ou est-ce « moi« qui me sert de lui pour penser (d’une certaine manière…) ?
S’il vous plait d’en discuter, un forum est ouvert sur lequel je me ferai une joie d’échanger avec vous.
Cet article est la suite de deux précédents que vous êtes invité(e) à lire avant… Dans le premier il était présenté courtement la motivation du sujet (réouverture du musée de l’homme) et certains concepts se rapportant à la question du genre et à celle de l’animalité humaine. Dans le second, on trouve des notions d’histoire et de temps.
Mouvement sans mouvement (succession d’images…)
Le mouvement
Notre lien au temps est bien moins ténu qu’il ne peut y paraître de prime abord. Une petite réflexion sur la cinématique peut nous aider à comprendre cela.