Cet article est la suite de deux précédents que vous êtes invité(e) à lire avant… Dans le premier il était présenté courtement la motivation du sujet (réouverture du musée de l’homme) et certains concepts se rapportant à la question du genre et à celle de l’animalité humaine. Dans le second, on trouve des notions d’histoire et de temps.
Mouvement sans mouvement (succession d’images…)
Le mouvement
Notre lien au temps est bien moins ténu qu’il ne peut y paraître de prime abord. Une petite réflexion sur la cinématique peut nous aider à comprendre cela.
Cet article est la suite d’un précédent que vous êtes invité(e) à lire avant… il y était présenté courtement la motivation du sujet (réouverture du musée de l’homme, pourquoi pas musée de l’humain ?) et certains concepts se rapportant à la question du genre et à celle de l’animalité humaine.
Histoire de l’humain
Le musée de l’humain donc se justifie par sa mission : permettre d’en savoir plus non sur ce que nous sommes mais sur ce (que nous pensons) que nous avons été en rassemblant les données de la science sur le sujet. Commençons donc par regarder notre passé (enfin, ses traces apportées jusque dans notre présent et soigneusement immortalisées ou fortement ralenties dans leur dégénérescence matérielle).
Prêtons-nous juste à un petit jeu de logique (puisque c’est ce qui semble mener la science) en commençant par une observation des faits :
Je suis un humain, un homme même, qui descend d’un couple humain spécifique, couple constitué d’un homme et une femme qui étaient eux-mêmes chacun de leur côté humains, homme ou femme, qui descendaient de couples humains spécifiques constitués d’un homme et d’une femme qui étaient eux-mêmes chacun de leur côté etc. etc..
Le musée de l’homme rouvre ses portes. Au moins ce qu’on peut dire c’est que nos traces seront mieux mises en valeur…
Trêve de plaisanterie, je vais tenter le tour de force d’un billet de blog sur le thème de l’humain et du temps. [Ceci dit, cet article en 3 parties n’est aucunement critique envers le « MUSÉE DE L’HOMME » qui possède de nombreuses qualités, présente un remarquable travail et constitue un trésor pour l’étude de … l’humain.]
Pourquoi titrer « humain » alors que tout le monde dit l’Homme ?
On dit « Homme avec un grand H ». C’est un peu stupide, non ?…
Pourtant on a un mot tout fait :
humain
Bien qu’au masculin [on a un genre polarisé en français mais pas de neutre pour lier les extrêmes !], le mot « humain » désigne le caractère commun de l’homme (avec un petit h) et de la Femme (mettons-lui un grand F pour tenter d’eFFacer les siècles d’inFériorité dogmatique et doctrinaire).
[En fait c’est le mot « homme » qu’il faudrait changer pour tenir compte de la part masculine au sein de son tout humain comme on le fait avec le mot « femme » ; cela éviterait d’avoir un H majuscule, car même si cela fait noble pour nommer le genre humain, on n’a jamais de F majuscule pour Femme….
Ils et elles : personnellement cela ne me dérange pas du tout quand je suis dans un groupe de femmes et que l’animateur ou l’animatrice dit quelque chose comme : « mettez-vous toutes face à moi »… je ne me sens pas mal à l’aise et je crois même que je ne comprendrais pas qu’on emploie le masculin au titre d’une règle stupide. Je pense que dès lors qu’il y a plus de femmes que d’hommes dans un groupe, et vu que le français ne possède pas de genre neutre, on devrait »genrer » selon la majorité… (et si cette majorité est ambiguë, garder le masculin par habitude, ne tombons pas dans l’excès de tout réformer pour réformer non plus).]
HUMAIN possède un caractère adjectif et substantif sur lequel il est intéressant de jouer. Personnellement je n’utilise le substantif homme que pour parler de l’individu masculin inscrit dans la nature humaine vivant dans les individus formant l’humanité, individus qui sont tous (des pires aux plus saints) des humains.
Résumé du présent billet : Les sens ne sont rien sans l’être qui les porte. Mais qu’est-ce que l’être ? Quelles ressources pour l’atteindre si on ne le »voit » pas dans la matière ?
Dans un dossier du magazine La Recherche, N°480 juillet août 2014, celui-ci titrait : « La réalité n’existe pas ». On comprend à lire les différents articles que ce qui manque à cette science est une idée de l’être.
Je détaille ma « critique » du premier des articles de ce dossier dans un autre billet.
La lecture du Réel : suite
Nous avons touché la dernière fois juste deux aspects liés aux sens du goût et de l’odorat, et nous avons vu comment nos pensées s’habillaient essentiellement du caractère image. Il convient d’aller plus loin maintenant, beaucoup plus loin d’un seul coup.
Résumé du présent billet : Le rapport que nos sens entretiennent avec le jugement. Ce qui vient vers nous rencontre ce qui vient de nous, qui doit harmoniser les deux pour atteindre au Réel ? La lecture d’une seule face du Réel mène à l’expérience d’une incomplétude.
Gardons les pieds sur Terre et laissons tourner le Soleil
Tenez, sans voir trop loin disons juste deux ou trois choses sur le goût et l’odorat, juste 2 fenêtres sur les 5, 6, 7 ou 12 qu’on peut envisager (ceci dit sans compter le sens de l’humour ni celui du contresens).
Oh, je ne dirai pas ce qu’on lit partout sur l’un et l’autre qui sont les extrémités d’un système nerveux transmettant au grand centre leurs messages passés par le crible d’une chimie qui me dépasse dans une ambiance électronique qu’on nous sert de façon faussement naïve ou psychédélique. Ceci c’est la réalité des uns, c’est l’aspect machine, cela revient un peu à expliquer comment un vide prend forme par une certaine activité, presque aléatoire mais tout de même sacrément structurée, pour nous laisser apprécier une réalité qui serait la somme de signaux électriques sans consistance réelle, sans même un caractère image. Ce sera pourtant avec des images, des représentations que nous nous exprimerons pour dire ce qu’on a perçu si l’on veut être entendu, perçu par autrui.
Résumé du billet : Apparence, réel, réalité. Les outils de lecture technologiques d’une part, et d’autre, les outils du vivant que sont nos sens. Le rapport que ceux-ci entretiennent avec le jugement. Quand est-ce que l’apparence parle « vrai » ?
Qui a vu cette image ?
Quelqu’un a-t-il vu cette »chose » ?
Quelle est la réalité de cette »chose » ?
Où est la limite entre apparence (image) et réalité (chose) ?
L’apparence est-elle la peau du Réel ?
Comment un Réel s’habille-t-il d’une apparence ?
Peut-on lire le Réel en percevant ses apparences ?
De quelle manière l’approcher pour tenter de le comprendre ?
Les apparences sont-elles dotées d’une logique entre elles ?
Le Réel est-il harmonieux ?
Jusqu’à quel point pénètre-t-on l’apparence ?
…
Autant de questions pour lesquelles la quête d’une réponse n’engage pas sur le même chemin.
Introduction vers une démarche
Le lien au Réel est au centre du développement de l’humanité. Car tout est là pour nous humains : comprendre le monde où l’on est. Le monde, c’est-à-dire, toi, lui, l’espace, le temps, la nature, moi et tout ce qui fait que tout cela paraît bien ….. réel.
Le chat s’en moque, le dauphin aussi, même le bonobo… rien dans les activités des animaux ne nous montre un intérêt pour la compréhension du monde : le monde est comme il est, c’est tout ; et dans ce monde, à la limite d’une forme d’empathie, on peut s’aider.
D’emblée je donne une première réponse pour colorer la suite… : l’art est avant toute chose un acte, c’est le passage entre la prise de contact avec une réalité suivie d’une traduction (œuvre d’art) à l’usage d’un spectateur.
Pour ce dernier mot le CNTRL propose de remonter au latin spectator « celui qui a l’habitude de regarder, d’observer ». Cela ne vous dit-il pas quelque chose ??? Mais poursuivons sur l’art !
L’œuvre d’art n’est pas de l’art mais son fruit. Elle est une œuvre comme son nom l’indique et pas forcément un chef d’œuvre… ; c’est donc un ouvrage, le résultat d’une manipulation de matière.
L’œuvre est créée par un artiste qui tente de montrer ce qu’il a perçu d’une tranche de réalité, qui tente de parler de ce avec quoi il a été en contact. L’œuvre est le »texte » à destination du « lecteur », comme par exemple le pont qui s’inscrit dans le paysage, le tableau qui parle d’un invisible, le poème qui efface le froid de la pensée, etc..
L’art est un moyen de passage entre une perception et un spectateur (éventuellement, ou surtout, soi-même).
Cette »perception » peut avoir trouvé naissance dans le Réel ou dans l’imagination de l’artiste. L’artiste, c’est-à-dire le réalisateur, est celui qui œuvre, qui fait l’œuvre, qui réalise l’ouvrage ou en pilote le cheminement. L’artiste est celui qui a une perception finale de comment il veut traduire ce qu’il a perçu peut-être très fugitivement. L’artiste est aussi celui qui met en valeur une œuvre, l’exprime, lui donne forme, rondeurs et angles avec son pinceau, son crayon, son ciseau, sa voix, son corps, l’instrument de son choix.
Instrument : Empr. au lat.instrumentum « mobilier, ameublement matériel, outillage », dér. de instruere, v. instruire. Instruire : Empr. au lat.instruere « assembler dans, dresser; munir, outiller », sens qui subsiste dans l’ancien français estruire « construire » en face du sens plus fréquent de « instruire » qui apparaît en latin à l’époque impériale. (CNTRL)
Le spectateur ne voit pas forcément l’instrument mais le dessin, le personnage qui se forme ou qui est abouti. Il a lui aussi une perception. Mais le perçu qui découle de cette perception n’est pas d’origine naturelle. L’objet perçu est déjà une synthèse colorée, fantaisiste ; peut-être est-ce même une création issue d’une envie de partager, de montrer, de rêver.
[On regardera aussi cette vidéo, presque trop réelle...]
Dans le spectateur qui admire, regarde, détaille, médite, etc…. l’origine de l’œuvre se recrée plus ou moins parfaitement, plus ou moins complètement. Et ce qui a touché l’artiste touche peut-être le spectateur. L’art est à double sens. Le spectateur peut être trompé si l’idée de départ été de s’amuser avec les perceptions (avec art comme ici ou là… ou bien technique comme ici) voire d’idéaliser ou de tromper comme ici ou là.
Les liens dirigent vers 2 photos et 3 vidéos qui s'ouvrent dans une nouvelle fenêtre.
Si l’on brasse un peu tout ça on voit qu’il y a de la mise en forme de quelque chose qui n’en a pas forcément au départ qui sera mis à destination de quelqu’un qui observera cette chose ! Ce dernier devra pouvoir en faire »lecture » correctement.
L’art est simplement la façon la plus subjective de montrer quelque chose, c’est-à-dire qu’un »je » tente d’exprimer pour d’autre »je » comment lui il reçoit, ressent et interprète la chose.
La subjectivité est l’interprétation personnalisée de quelque chose par un sujet, un individu. La subjectivité, lorsqu’elle est travaillée, est en fait une appropriation, une incarnation d’une part du Réel dans un être lors de son premier stade de réalisation, de sa prise de conscience, de sa prise de réalité. La subjectivité va permettre de trouver une apparence pour la perception, de l’habiller surtout si c’est un concept immatériel.
L’artiste est un interprète du Réel qui se base sur l’imagination, l’inspiration, l’intuition, donc ce qui passe par lui à partir de son observation du Réel. Pour réaliser, rendre réel ce qu’il perçoit, il utilise un instrument qui lui permet de manipuler la matière vers la perception parfois confuse d’une finalité, d’une sorte d’appel à la concrétisation.
La question de la fantaisie
Nous voilà devant l’os ! À partir de quand une œuvre parle-t-elle du Réel ? Et jusqu’où la fantaisie l’habite-t-elle ? Comment la parure masque-t-elle le fond de la chose, le concept s’il en est ? Et la créativité dans tout ça ?…
Le scientifique, puisque tout le cheminement artistique suivi jusque-là vous aura certainement semblé en porter aussi la mission, le scientifique a trouvé la solution : son instrument est le langage mathématique qui esquisse en quelques lignes une structure, une ossature la plus rigoureuse, la moins fantaisiste possible d’où parait avoir été éludée la subjectivité.
La substantifique moelle du concept devient ainsi nue voire transparente.
Par exemple, la force n’est pas le taureau mais une flèche qui en détermine la direction, un point d’origine, une intensité : le vecteur, c’est-à-dire le moyen de représenter un invisible sans lui offrir de parure fantaisiste (un taureau par exemple) pour en arriver comme ici à un code totalement synthétique. Car il ne faut pas s’y fier, le vecteur n’est pas objectif, puisqu’il n’a pas de tendance à être objet, il ne peut même pas l’être, tout au plus c’est un dessin (une force n’est absolument pas un flèche, qu’on se le dise et se le répète !) !
Le vecteur est totalement subjectif… et il n’a rien d’impartial, il est le fruit d’un besoin de raccourcir un ensemble d’idée issue sans doute de perception.
Là où le taureau fantaisiste parle à tout le monde sans trop de précision puisqu’un autre artiste d’une autre culture y verra un éléphant, le scientifique se crée un langage stricte, universel, impersonnel, un peu froid aussi… comme les espaces intergalactiques on ajoute de l’émotion, c’est-à-dire un réveil d’une force qui est en soi susceptible de faire écho à ce détail de l’œuvre. La représentation mathématique dépouille le Réel et de son apparence et de sa réalité et de l’émotion qu’elle pourrait pourtant susciter ; la flèche de l’amour est la même que celle du canon…
Mosaïque du VIe siècle, synagogue de Beit Alpha, Israël. abbaye-saint-hilaire-vaucluse.com
Mais c’est pratique, et heureusement qu’on a les mathématiques. Là où ce n’est pas pratique, c’est quand on tente de faire dire aux mathématiques que les lois qu’elles décrivent sont la réalité. C’est un peu comme si le sculpteur pensait que son œuvre est dans sa gouge subissant le coup de maillet ici ou la douce pression de la main là.
Derrière une œuvre d’art, il y a une culture mais le lecteur peut être d’une autre culture. Avec les mathématiques, il n’y a pas de culture, mais éventuellement des écoles. Il faut être formé à leur langage qui n’est donc pas aussi universel que cela, car il est rare qu’une équation parle à l’âme du quidam…
Oui, c’est beau cette égalité (plus qu’une équation…) qui se contente d’ajouter 1 pour trouver 0 au lieu de dire que 2,71828182846… i . 3,14159265359…. = -1 c’est-à-dire i².
C’est autre chose que Kandinski ou Monet voire une simple croûte…
Quant à la créativité scientifique, elle va s’exprimer non pas dans les délires (les visions d’artistes) mais dans les réalisations techniques plus ou moins bienvenues, opportunes (radiographie sur l’idée des rayons X de Roentgen, ou dopage cellulaire des OGM).
La créativité artistique de son côté n’a pas de limite puisque le résultat possède une infinité de formes qui toutes parleront de toute façon et toujours d’une tranche de Réel, celle de l’artiste…
Pour finir
Oserai-je dire ici quelque chose qui risque de m’attirer bien des regards de travers ou des doigts pointés ? Oui car on est ici sur un blog de science objective et que je suis convaincu qu’il en va ainsi :
La science est la fille dévêtue de l’Art.
La science est un art intellectuel, une description du monde qui ne concède aucune place à la fantaisie créatrice ; et heureusement car on aurait bien du mal à nous y retrouver si le vecteur était un taureau ou l’éléphant, la baleine, le venin du scorpion, etc. !
Pour le bien de l’humanité et de sa planète, osons offrir à la science
le vêtement de ce qui passe par nous, observateurs, spectateurs, acteurs, constructeurs, etc. et artistes dans l’âme,
ce qui, méditativement, se colore des arrière-plans du monde physique que l’on pressent mais que l’on ne conceptualise pas forcément,
ce qui sera auréolé de nature humaine* et risquera ainsi moins d’aller contre elle et la nature en général !
La science et l’art doivent partager les mots suivants :
ouverture, accueil et sans doute
Amour
Bon, sur ce, je m’en vais sur la pointe des pieds et vous laisse à vos … méditations, ou alors à ce clin d’œil magistral de l’art sur l’art (allez bon visualisation !)
* Nature humaine : On définit bien mal cette nature humaine dans la science actuelle qui définit aussi bien mal la nature tout court. Disons en un seul mot ce qui peut permettre de la comprendre. La nature humaine est ce qui se reflète en chaque individu par son tronc commun : l’humanité (sur wiki on trouvera matière à méditer mais en bien d’autres lieux aussi, ce qui compte étant de se faire un avis strictement personnel (art) à finaliser ou non dans la réalisation d’une œuvre (éventuellement sa propre vie…).
J’en ai un peu assez de tous ces »trucs » sur le cerveau qui le mettent au sommet de l’organisation des êtres qui en possèdent un alors que ce n’est finalement qu’un chantre mou de notre existence trônant comme un pape immoral sur les forces vives qui, dans le cadre de l’humain, l’ont placé au plus loin de la terre.
On traite le sujet du cerveau et le cerveau du sujet comme le trésor responsable de tout l’édifice corporel et cognitif et sans doute même affectif. Est-ce bien raisonnable ?…
Le reste du corps n’est vu que comme sous-fifre géré par le cerveau alors que ce pape n’est rien, absolument rien sans ce qui le soutient. Qu’on se le dise !
L’impact des ondes sur le cerveau concerne l’ensemble du corps (bon, c’est vrai qu’on fait aussi cas des testicules qui se trouvent-là soumis à une sorte de contraception relativement inefficace – voir ici chapitre CMT (contraception masculine thermique)).
Un article du vulgarisateur mais sérieux site notre-planète.Info m’interpelle et m’invite à partager un point de vue sur les fameuses briques du vivant. Son titre, Découverte des briques élémentaires de la vie dans un jeune système stellaire suggère volontiers et en quelque sorte une origine extraterrestre de la vie sur Terre, son texte confirme hypothétiquement cette … hypothèse.
À défaut de comprendre la vie directement in situ, cela nous arrangerait bien qu’elle vienne d’un ailleurs pour lequel on peut l’habiller d’un mystère de causalité.
Pour la première fois des astronomes ont détecté la présence de molécules organiques complexes, les briques élémentaires de la vie, dans le disque protoplanétaire entourant une jeune étoile. Cette découverte, réalisée avec le grand réseau (sub)-millimétrique de l’Atacama (ALMA), confirme que les conditions qui ont donné naissance à la Terre et au Soleil ne sont pas uniques dans l’Univers.
De nouvelles observations réalisées avec ALMA révèlent que le disque protoplanétaire entourant la jeune étoile MWC 480[1] contient une grande quantité d’acétonitrile (cyanure de méthyle (CH3CN)), une molécule complexe à base de carbone.
Cette molécule et sa plus simple cousine, le cyanure d’hydrogène (HCN) ont été toutes les deux découvertes dans les confins froids du tout récent disque entourant l’étoile, dans une région que les astronomes pensent être analogue à la ceinture de Kuiper – le royaume des planétésimaux glacés et des comètes dans notre propre Système Solaire, au-delà de Neptune.
Fin de citation
Ce genre de nouvelle de l’astrophysique revient de temps à autre depuis en gros 2005 pour ce qui est hors système solaire. Heureusement il n’est pas nécessaire d’aller si loin que ça pour trouver des molécules carbonées ; on voit aussi du méthane (CH4), de l’éthane (C2H6), de l’ammoniac (NH3) et même de l’éthylène (C2H4, une phytohormone naturelle ici sur Terre) dans le système solaire au niveau des atmosphères des planètes géantes qui contiennent aussi de la vapeur d’eau [voir cet article CNRS datant de 1999].
Mais restons si vous le voulez bien sur notre article de départ. C’est très intéressant pour s’interroger sur ces fameuses briques du vivant (molécules qui participent à la chimie des acides aminés qui eux-mêmes composent nos protéines…
L’acétronitrile est, sur terre, un solvant synthétique, c’est-à-dire un produit fabriqué (lien et références). C’est donc intéressant de voir qu’un produit ici artificiel existe là-bas à l’état … naturel (?!). On dit de lui que c’est un cyanure organique puisqu’il est articulé sur deux atomes de carbone, mais ici s’arrête l’aspect organique, terme légèrement galvaudé à l’heure actuelle me semble-t-il.
Mais plus intéressant est le cyanure d ‘hydrogène (HCN) qui existe à l’état naturel (lien wiki). Les cyanures, sels issus de l’acide cyanhydrique, sont des composés CN –, un anion où coopèrent chimiquement l’azote et le carbone ; cet anion est évidemment lié à un cation qui lui est positif électriquement parlant
potassium : cyanure de potassium (toxique)
potassium, calcium, sodium : qui composés avec un ferrocyanure [(Fe(CN)6)4– ] sont employés comme additifs alimentaires, eh oui…
Dans les faits les cyanures sont issus des réactions chimique entre l’acide et desPar ailleurs, le même carbone est oxydé par l’oxygène lors de la combustion complète en gaz carbonique (CO2) ou lors d’une combustion incomplète en monoxyde de carbone (CO). Le carbone s’octroie aussi volontiers des liens avec des métaux pour former les carbures (calcium, tungstène, etc.) ou l’hydrogène pour former les hydrocarbures dont il existe une pléthore et qui sont assez connus :
le méthane CH4 (hydrocarbure naturel le plus simple),
l’éthylène C2H4 (hydrocarbure naturel vu comme hormone d’alerte et de maturation)
butane (C4H10), propane (C3H8),
essence pour nos moteurs (dont le fameux octane C8H18)
les terpènes (C5H8)nqui existent pour certains à l’état naturel : carotène (n = 8), caoutchouc (n = n), …
…
L’élément central de tous les composés carbonés aussi appelés composés du carbone ou composés … organiques est le carbone. On le trouve en association principalement avec 3 autres éléments fondamentaux l’oxygène (O), l’azote (N) et l’hydrogène (H).
À eux quatre, C, H, O et N fondent la plupart des molécules du vivant en association avec quelques rares autres éléments (une bonne quinzaine sur les quatre-vingt dix approximativement qui existent). Parmi ceux-ci il faut mentionner aussi le phosphore (P) qui œuvre dans les transferts d’énergie. [Nous reviendrons sur ces 5 as dans un prochain article.]
Ce que l’analyse chimique nous révèle par rapport au vivant, c’est soit les molécules en jeu au sein d’une cellule (oses, acides aminés, acides gras, etc.) soit la globalité constitutive grossière comme par exemple pour la chlorophylle :
la formule brute donnant uniquement les proportions des éléments constituants (dépouillée de toute idée de forme) :
Chlorophylle a
Chlorophylle b
Chlorophylle d
C55H72O5N4Mg
C55H70O6N4Mg
C54H70O6N4Mg
ou la structure de la molécule :
Chlorophylle a, b et d (source Wikipédia) [chaque « angle » laissé sans indication est tenus par un atome de carbone]Les acides aminés susceptibles de naître de réactions chimiques sont usuellement appelés les briques du vivant mais on voit en poussant juste une peu que C, H, O et N sont les briques de base du vivant c’est-à-dire les éléments indispensables en ce qui concerne la vie dans le monde de la matière.
Mais vous aurez beau faire toute ce que vous voulez et bricoler avec C, H, O et N dans tous les sens vous n’obtiendrez jamais une protéine et encore moins un organite (comme noyau ou mitochondrie) ; quant à penser à un organisme même unicellulaire, c’est une paire de manche que nous ne possédons pas encore qu’il nous faudrait, puisque pour cela il faudrait comprendre la vie, ce qu’elle est, ce qu’elle représente par rapport au physique.
La question quand on découvre des molécules carbonées dans l’environnement d’une étoile (où personne n’est allé) est la suivante : est-il possible que la chimie interne d’un corps inerte soit capable de former ces molécules ? (Acétonitrile et cyanure d’hydrogène dans le cas qui nous occupe.)
Une question subsidiaire pourrait exister dans le cas où l’on saurait de quoi retourne exactement la vie : Ou bien faut-il indubitablement que des forces du vivant soit à l’œuvre ?
Les molécules centrées sur le carbone ne sont pas forcément organique. Prenons juste un exemple d’époque : pluie acide sur sol calcaire = gaz carbonique, ce gaz carbonique se recombine avec l’eau et forme un acide carbonique qui attaque le calcaire qui dégage du gaz carbonique qui en se combinant à l’eau donne un acide carbonique qui etc… Il n’y a point-là de question de vivant sauf si on voit et comprend que le calcaire lui-même, qu’on lit comme carbonate de calcium, est issu du vivant, un vivant disloqué qui a donné un résidu inerte, un vivant d’origine dont la vie n’est plus là pour entretenir une dynamique…
Si on admet qu’au sein de la dynamique chimique stellaire (nucléosynthèse stellaire) qui génère des éléments simples comme He, Be, C, O, Mg, Si, P, S, N, Fe, … à partir du seul hydrogène (d’où vient-il celui-là ?! du Big Bang…) il ne faut pas s’étonner qu’avec l’environnement calorique décrit là où on s’éloigne du centre, et de plus avec la tendance à l’accrétion, des composés carbonés se forment et donc existent, comme des composés azotés.
Tous les composés carbonés ne sont pas forcément organiques.
Ce qu’on voit ainsi dans le manteau d’une étoile n’est pas forcément originaire du vivant. Bien sûr je dis ceci en restant dans le cadre de la théorie qui pense actuellement comprendre l’origine des éléments. Mais il se peut aussi qu’une autre théorie viennent confirmer que ces corps composés sont bien issus du vivant … c’est là une autre histoire puisqu’à l’heure actuelle ce n’est pas le cas.
Citons un dernier paragraphe tiré de l’article cité en introduction:
« Grâce à l’étude des exoplanètes, nous savons que le Système Solaire n’est pas unique en son genre, que ce soit par son nombre de planètes ou par l’abondance d’eau » conclut Karin Öberg. « Nous savons maintenant que nous ne sommes pas unique en ce qui concerne la chimie organique. Une fois de plus nous avons appris que nous ne sommes pas spéciaux. Du point de vue de la vie dans l’Univers, c’est une grande nouvelle. »
Ceci est affligeant (à mon sens). Je trouve déplorable cette insistance à vouloir dire sur de telles preuves ( »simples » observations d’astrophysique décrypté sur une base bien plus théorique plus qu’expérimentale) que la vie est aussi ailleurs alors qu’on ne sait rien (et même de moins en moins pour paraphraser un certain Michel Henri, in La Barbarie, philosophe fortement décrié par la communauté scientifique orthodoxe).
ATTENTION : je ne dis que Karin Öberg se trompe, je dis simplement qu’il faut faire attention aux amalgames. « Nous ne sommes pas spéciaux » est une conclusion hâtive, un argument comme ceux qu’on reproche aux pseudoscientifiques qui de bonne foi assurent des causes malgré tout incontrôlables.
Nous avons TOUT ce qu’il faut sur Terre pour comprendre à partir de l’expérience, il est vain de vouloir aller chercher ailleurs tant que nous n’avons pas fait le tour ce qui est à notre disposition.
Imaginez :
Vous vous liez à ce que vous voyez, ce que vous approchez, et vous le transformez, un peu beaucoup, pas du tout (mais vous le reproduisez tout de même), et petit à petit, vous voyez autrement le monde.
Et les choses et les êtres deviennent plus beaux, plus grands pour vous parce que vous avez été touché(e), ému(e), mobilisé(e) dans votre âme. C’est bien.
Mais surtout les choses et les êtres deviennent plus beaux, plus grands PAR vous. Et l’autre commence alors à regarder le monde à sa manière grâce à votre manière de le voir parce que ce que vous avez fait d’un morceau de monde l’a touché.
C’est de l’art.