Catégories
écologie forêts gestion de l'eau

C’est à vomir…

Oui, je sais ce titre est un peu tape à l’œil, provocateur et limite en expression. Mais c’est ce qui m’est venu à l’esprit en voyant cette coupe (parcelle AB0025, St André de Roquepertuis, Gard) parce que mon émotion m’a pris aux tripes !

ON m’en avait parlé. J’ai passé un mail à Denis Cheissous (CO2, mon amour, France Inter) pour attirer son attention car il me parait être un personnage médiatique « assez » sensible… Voici mes interrogations personnelles !

[…] Ce bois est soumis à une coupe, (plus ou moins…) contrôlée par l’ONF, suite à une vente de terres par la mairie. Nous sommes plusieurs ici (Issirac principalement*) à nous inquiéter de cette coupe, certains étant aux premières loges et chacun ayant ses raisons : l’aspect du paysage, les risques de ravinement, les dégâts sur la biodiversité, etc.. Tout apparemment est légal mais la question qui demeure est : est-ce totalement légitime ?
Le projet est d’envergure, il y aurait pour une année de tronçonneuses…
De mon côté je m’interroge et peut-être avez-vous des (éléments de) réponses car je pense que la situation est loin d’être singulière.
a) À l’heure où l’eau douce des nappes phréatiques est en péril par suite du manque récurrent de précipitations, quelle entité politique s’interroge sur le bien fondé d’autoriser ou non ces coupes plus ou moins rases ?
Nous sommes dans une région très boisée (chênes verts majoritaire en général) et ces coupes sont des plaies dans le paysage qui mettront du temps à être compensées. Si déjà en fonction du manque d’eau la forêt accepte le tour de force de tenter de se relever peut-on gager que c’est gagné ?

b) Ce genre de pari sur l’avenir alors qu’on devrait plutôt s’occuper de stocker du carbone, au moins le temps de redresser la barre sur nos ressources énergétiques, semble pour moi être le fruit de réflexions politiques sur des perspectives purement économiques. Quid de l’écologie ? Comment faire en sorte qu’elle ne reste pas un délire idéaliste destinée seulement à ralentir la croissance ?
c) Ma fille sort de terminale générale et je ne peux pas dire qu’on apporte à ces êtres entrant dans leur maturité des éléments existentiels concernant l’environnement, les déchets, etc.. Quel avenir se prépare-t-on si les forces montantes ne comportent pas plus de jeunes convaincus, pas forcément des Greta G. , mais au moins des gens sensibilisés suffisamment pour agir « naturellement » ? (Et à la maison pourtant, on est pour le moins et depuis longtemps convaincus !)

Denis Cheyssous m’a répondu du tact au tac presque (un peu hors sujet…) :

Là Patrick je ne peux plus  trop de choses : reportages à préparer animations donc avant juillet je ne vais pas réfléchir à cela.   En vrac :
ONF fait son boulot   ils ont plus un rond et doivent couper du bois pour faire tourner l’office, pas plus qu’avant qd on regarde les chiffres, mais bois à maturité = coupes gérées ( donc pas forcément à blanc) 450 emplois non renouvelés  je n’ai aucun avis sur votre bois forêt que je ne connais pas donc je ne sais pas

Pas d’éduc à l’environnement, on fabrique des consommateurs économistes
On est là pour limiter la casse, demain sera  dur et on ne rasera pas gratis Gérer la rareté est possible, la pénurie non
Donc on prépare différentes formes de barbarie puisque l’ultra libéralisme  domine et nous fiche dedans et les gens votent pour cela. Où ne votent pas, pas mieux. Sauve qui peut ?   pas sûr non plus heureusement mais là trop long

Belle suite

Évidemment cela ne fera pas avancer notre schmilblick entre Issirac et St André… mais quelqu’un peut-il me dire en quoi l’ONF contrôle cette coupe, ou ce genre de coupes car je ne pense pas que l’affaire soit seulement locale… Quel rapport entre les propos (tempérés) de Cheyssous sur la gestion de nos forêts et la réalité qu’on a sous les yeux depuis Issirac (Hameau de Sauvan) vers St André de Roquepertuis.

La parcelle totale fait au alentour de 70 ha… Est-elle soumise à une telle coupe ?

La grande question ici pour certains qu’il faut retenir en ces temps où la nature passe après le reste (c’est-à-dire l’appétit disproportionné et inconscient de l’humain) : c’est légal, sans doute, mais est-ce légitime et encadré selon les modalités de base** ?


* On parle d’Issirac parce qu’on peut voir d’ici ce qui n’est pas visible depuis St André.
** Je ne connais pas les modalité de base mais je me souviens tristement d’une route qui blesse un paysage et signe la mort lente d’un paysage si riche à mon cœur, et elle sans autorisation !

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01249223/file/Néouvielle.pdf (extrait : page 4)


Share Button

Par Patrick ROUSSEL

Chercheur goethéen en biologie et "physique du Vivant" et bien d'autres choses comme enseignant, acteur ou potentiellement conseiller en écologie (formé)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.