Détruire la planète
Suite au billet précédent qui semble peut-être extraterritorial à certains (vis à vis de la science) je souhaite revenir à plus d’objectivité.
Qui ne constate que quelque chose ne va correctement en Notre monde ? La liste est longue des faits divers ou moins divers dont nous abreuvent les flashs d’information suivis ou non d’interprétations, perspectives ou autres élucubrations.
Les faits sont les faits, on les observe et on en déduit ou une cause ou un aboutissement, voire une cause et un aboutissement. Par exemple, le chaos climatique actuel… Il n’échappe à personne que « ce n’est plus comme avant ». La routine est cassée. On peut être contre l’idée d’un changement climatique, pourquoi pas, mais on ne peut pas nier que ce changement remonte en gros à la naissance de l’ère industrielle. Oui, c’est un fait, explicable en plus…
Et, disons-le tout haut : sans cette étape de l’histoire de l’humanité, on n’en serait peut-être pas là, la nature continuerait son train-train sans raison qu’il change et que la situation deviennent chaotique. Un système aussi complexe que celui de notre planète traite tant de paramètres que l’on a affaire à une recherche permanente de l’équilibre autour d’une situation qui doit rester stable.
Fort de cela ne doutons pas qu’un élément est allé plus loin que l’aléa d’une puissante explosion volcanique… Quelque chose s’est installé tranquillement, et par quanta insignifiants, a perturbé l’équilibre sans que la planète s’en aperçoive, un événement « discret » reproduit longtemps sans conscience et aujourd’hui en toute et insupportable conscience humaine. La goutte a rempli le vase, le vase est plein…
Si encore il n’y avait que la combustion des matériaux fossiles… Mais non, on ajoute en pleine conscience tout un tas d’autres facteurs distillés planétairement comme source de profits avant de « vraiment savoir » et suffisamment pour que le retour en arrière soit difficile (habitudes vite prises, inutilité de chercher autre chose, etc.). Citons les engrais minéraux, les perturbateurs endocriniens, le brouillard d’ondes électromagnétiques, et aussi les produits phytosanitaires qui n’ont de sanitaires que l’argument industriel pesant si lourd dans la machinerie économique du monde ! D’aucuns rajouteront d’autres éléments.
Restons terre à terre en ne touchant qu’à l’extraction minière…
Ou : Voir plus loin que le bout de son nez
- Dans filet de pommes de 2,5 kg il y a en gros 2,5 kg… et quand on a tout mangé il n’y a plus rien. Ce n’est pourtant pas difficile à comprendre. Pourtant on fait encore comme si de rien n’était malgré les lanceurs d’alerte. Qui est responsable ? En partie le consommateur, en partie les producteurs. Or ce sont ces derniers qui … produisent, et ils alimentent le marché pour des raisons économiques et lorsqu’ils n’auront plus de ressources ils ne vendront plus… Cela non ce n’est pas difficile à comprendre.
On ne peut nier une chose qui est capitale pour comprendre qu’on est loin d’être au bout de nos peines… : on a sorti de sous-terre des éléments que la nature y avait enfoui, enfouissement dont on sait que cela lui a permis de trouver justement un équilibre, une clarté atmosphérique, un climat stable ou, disons, à évolution lente dans ses changements, et cela malgré le grand jeu des saisons qui travaillent en permanence la chaleur continentale, océanique et aérienne. Remarquable travail de la Nature qui aboutit à l’apparition d’un ensemble proportionné d’êtres tant végétaux, qu’animaux, le tout en proportion aussi avec les humains qui sont arrivés dans une période claire et accueillante.
Les humains ont alors su entretenir le feu, puis le produire. Ce feu a permis l’extraction et leur mise en forme de nombreux métaux qui ont fini par séparer les minerais en objet de pouvoir (richesse) et objet de rebut (déchets sans valeur = pollution). Par exemple, pour extraire le fer on cuit le minerai (riche en oxydes de fer) avec du charbon. Ce dernier pour brûler s’emploie à capter l’oxygène de l’oxyde de fer, et libéré de sa densité retourne à l’atmosphère sous forme de gaz carbonique.
Le plus remarquable de ces métaux tirés de la Terre, à mon sens, n’a été isolé qu’au cours du premier tiers du XIXe siècle, je veux parler de l’aluminium (lui aussi on l’extrait depuis un oxyde…) :
2 Al2O3 + 3 C → 4Al + 3 CO2
L’aluminium est l’un des constituants les plus communs de la croute terrestre après l’oxygène et le fabuleux silicium, métalloïde (ni métal, ni non métal) qui lui ne fut extrait qu’au cours du second quart du même siècle. On exploitait bien la silice pour le verre, le silex comme outil, ou alors les ardoises pour couvrir les maisons ou encore l’argile pour les poteries sans avoir seulement l’idée qu’au XIXe et XXe siècles on découvrirait les fabuleuses ressources et du silicium et de l’aluminium, constituants cachés de matériaux naturels très, très usuels, éléments fondateurs en ressources limitées mais absolument énormes [Voir ici pour plus d’informations (nouvel onglet)]. Lui aussi exige du … charbon :
SiO2 + 2C → Si + 2CO
On va aussi sortir de la nature un autre élément métallique caché, bien moins à portée de main : l’uranium. Il va ouvrir avec ses comparses la voie vers la radioactivité, forme d’activité de la nature dont on ne soupçonnait absolument rien avant la fin du XIXe siècle (1896, Henri Becquerel la découvre 49 ans après les premières observations d’Abel Niépce de Saint-Victor en 1857). Le fabuleux uranium dont l’exploitation comme ressource d’énergie ne produit pas de CO2 (mais des tonnes de déchets dont on ne sais que faire). L’exploitation des mines d’uranium et la construction des centrales à fission voilà qui produit beaucoup de CO2. Mais chuttt, il ne faut pas le dire, c’est mauvais pour pour le green-washing !
Silicium, Aluminium, Uranium et autres pétroléum !
Nous y voilà… Car le thème de ce billet n’est pas la modification du climat que nous avons entraîné en augmentant de façon drastique la quantité de gaz carbonique (CO2 dans les équations bilan précédentes), c’est surtout ce qui se passe pour l’humain qui m’intéresse.
Marasme cadavérique, concentré de matière déchue de la vie, tout ce qui s’annonce comme pétrole, charbon, gaz a perdu tout de la vie, jusqu’à trouver l’informe. Peu de cendre, donc peu de substances issues du socle, ces produits fossiles n’ont quasiment plus que les traces de la chimie de la vie, ce que la lumière a contribué à mettre en forme à disposition de la vie. De fait la combustion à un moment ou un autre de produits pétroliers conduit à la génération inévitable (entre autres sous-produits généralement indésirables eux aussi), c’est Lavoisier qui l’a dit, de :
- gaz carbonique fossile c’est-à-dire qui devient instantanément surnuméraire au niveau atmosphérique (cet argument à lui seul invalide totalement l’argumentaire climatosceptique),
- de l’eau fossile (sous forme de vapeur puis qui condense et retombe en pluie). On n’entend jamais parler de cette eau qui, surgissant des masses enfouies de la vie, « s’ajoute » à l’eau planétaire ; on trouve sans doute négligeable son impact : l’air sature en humidité à 15% et il est habitué à ce jeu de charge/décharge depuis bien avant l’ère industrielle… on lui ajoute juste un quantum d’humide… (voir cet ancien billet remontant au temps de la COP21 – nouvel onglet).
L’aluminium !!! Le fameux, l’indispensable mais aussi le sournois, le trublion… L’aluminium pourrait bien être un désastre dans la nature malgré toutes ses apparences bon enfant en terme d’utilisation. Que des avantages. Il fond à 660°C, malléable jusqu’à la feuille. On lui donnerait le bon dieu sans confession, comme disaient ma grand’mère et bien d’autres aussi. Oui, mais…L’aluminium est « naturellement » un corps chimique caché. Certains disent dans la littérature qu’on le trouve à l’état natif dans la nature, comme ils disent aussi qu’on y trouve aussi du plutonium ou de l’astate, voire du … technétium. Pourquoi pas ? Après tout, la nature dans sa perfection peut aussi avoir des ratées.
Les éléments natifs ont été les premiers à être utilisés par les humains (cuivre, plomb, or, argent, fer, mercure, étain, etc.). Dommage qu’il n’y ait pas eu une véritable fréquence de l’existence de l’aluminium natif, on aurait gagné en conservation des aliments. Trêve de sarcasme… on arrivera toujours de mieux en mieux à voir les défauts qui nous arrangent, fusse un atome d’aluminium isolé dans un monticule de bauxite. Non, je me tais : l’aluminium, comme le phosphore ou d’autres hyper réactifs ont besoin de la solidarité de comparses, pensons encore au fluor, ou au chlore mais aussi de l’autre côté du tableau des éléments au sodium, calcium, etc. qui fort heureusement, pour jouer leur rôle, ne s’expriment jamais seuls dans la nature (sauf de manière extrêmement ponctuelle où la chimie ‘naturelle’ travaille comme elle peut). Une chance pour nous les métaux du milieu de la table des éléments [nouvel onglet] sont relativement sympathiques, même très sympathiques si on les compare avec ceux de la partie de gauche de la table.
Nous sommes champions de la sortie de rôle pour nous empoisonner en même temps que la planète… on vient de le voir avec le si généreux pétrole, on le verra encore avec le silicium. On extrait le principe actif de la silice (le silicium), celui de la bauxite (l’aluminium) comme on extrait (ou extrayait plutôt) du saule l’acide acétylsalicylique commercialement dénommé aspirine. On puise à la nature des substances que l’on détourne de leur rôle dans tous les domaines que l’on approche pour le bien de l’industrie, c’est tout. On ne va jamais au fond des choses pour leur vraie nature on y a pour le profit. Si demain est, il ne sera pas économique, donc pas « mondial ».
Dans les faits, silicium et aluminium jouent le jeu de la nature, et leur nature à chacun est de rester discrets. Alors ils se recachent très vite en s’entourant d’une peau de protection, une couche d’oxyde qui permet à la masse de substance considérée de jouer son rôle, ou celui qu’on attend d’elle.
Pour info :
afin de comprendre en vitesse, disons que la rouille qui recouvre le fer est bien une oxydation mais elle s’en prend à la masse, elle ne protège pas le fer, elle l’affaiblit au lieu de le renforcer.
La nature, ensuite, digère ce fer oxydé et surtout fractionné. Puis avec l’aide des bactéries qui vont pouvoir s’y abriter et en profiter, ce fer se recycle pouvant ainsi réintégrer le monde vivant sous une forme admissible pour son assimilation.
Le fer ferreux (sic) est toxique, et en se sens l’organisme ne peut pas l’assimiler ; il doit passer par un état enveloppé, c’est le rôle de la chélation [kélassion]. La chélation est un processus physico-chimique qui enveloppe un cation métallique. Cette enveloppe permet l’action du cation par la force qu’il représente sans que lui-même soit l’acteur ; ainsi il apporte sa force sans son inconvénient… il est préparé par la vie (bactéries).
Aluminium et silicium, comme calcium, potassium et d’autres dans leur état extrait de la nature (laboratoire) ne subissent pas ce processus pour retourner dans un état apaisé : livrés à eux-même ils calment leur nature, leur dynamique avec en général l’oxygène qu’ils puisent où il est disponible avec éventuellement une énergie… débordante, effusive. Ils se protègent par une très mince couche d’oxyde, ils se créent une apparence, un manteau de protection. C’est pour la masse, pas en vue d’être absorbé et assimilé. Pour ça c’est la chélation. la masse ne compte pas en tant que telle. L’hème de l’hémoglobine ou de la chlorophylle représente structure chélatée.
Pensons aussi au molécules de synthèse que la médecine administre à tout va… sans se poser la question de savoir comment le corps reçoit vraiment ces produits technologiques, comment il les prépare, comment il s’y adapte et arrive à en tirer le profit qu’on leur attribue.
Désolé pour cette introduction, pourtant réduite à son expression la plus simple. Il fallait cela pour comprendre les enjeux liés au titre. Le chapitre suivant, seconde partie de ce billet, sera plus proche de nous.
À suivre second et dernier volet : Destroy 2, Détruire l'humain
Note : la tableau ci-dessous permet de comprendre la place de l’oxygène pour « fixer » les autres éléments tels l’alumine Al2O3 pour l’aluminium (qui forme la bauxite en grande proportion) ou les silicates pour le silicium (SiO2 du cristal de roche mais aussi en combinaisons avec d’autres oxydes (Al2O3, FeO, MgO, CaO, Na2O, K2O, etc.).
Tous ces corps composés sont parfois encore très expansifs comme CaO qui est la chaux vive ; elle se calme un peu après hydratation en Ca(OH)2 (chaux éteinte) avant de se poser innocemment en CaCO3 (calcaire) sous l’effet de la carbonatation par le gaz carbonique…). Il faut donc aussi selon les cas plus ou moins de vêtements pour ‘contenir’ le tempérament de l’élément centralisateur.

[source Lenntech.fr]
