Détruire l’humain
Suite de Destroy 1 Détruire le monde Voir év. cet ancien billet : Humain : chancre ou chantre ?
La première partie de ce billet nous a offert quelques éléments de réflexion sur nos sources d’approvisionnement pour le développement de notre civilisation. La suivante aura-t-elle des possibilités de même nature ? Fera-t-elle preuve de plus de sagesse ? … Sera-t-elle ?…
Je ne m’aventurerai pas sur le terrain de perspectives ‘élucubrées‘… On ignore tout de ce qui sera demain encore conforme à nos attentes, nos espoirs, nos ambitions ! Observons-nous, aujourd’hui, nous, les humains !
Génial ! Les écrans : accès à tout pour tous
Voilà un outils extraordinaire : l’ordinateur personnel caché dans la montre pour rester connecté. Impossible pour les enfants d’oublier cet objet qui les enferme TOTALEMENT. Eh, oui ne soyons pas naïf, soit on les en prive et c’est la guerre de douleur parce que les copains n’en sont pas privés, soit on ne les en prive pas et c’est la guerre d’usure parce que rien ne peut plus sortir votre enfant du carcan qu’il endosse malgré lui sans avoir la maturité suffisante pour se dire STOP. Je n’irai pas plus loin, ce qui vient d’être évoqué est explicite.
Plus on nous offre des libertés séduisantes et plus le prix à payer est lourd : un enfermement, ni plus ni moins, une laisse autour du cou. Notre jeunesse se fait entuber pour parler franc ! C’est un cadeau de notre découverte du silicium que est sorti de sa nature d’origine contrôlée, assagie, claire, transparente, neutre : le silicate (verre).
[Si vous sortez l’hydrogène de H2O vous avez le plus terriblement explosif des gaz et son activateur de prédilection… Si vous sortez le sodium et le chlore du sel de cuisine vous avez deux substances difficilement contrôlables qui chercheront à tempérer leur ardeur par tous les moyens réactifs… En sortant le silicium de son limitant, il se révèle dans sa pleine nature : captivant et se nourrissant de tout ce qui est lumière, peut-être même la lumière humaine (mais celle-là, aucune machine ne la voit).]
Dans le monde social actuel, alimenté par l’industrialisation, on offre l’inertie à nos enfants (qui sont la génération future).
Est-ce plus grave ou moins grave que ce qui vient ?
Je ne reviendrai pas sur le bilan carbone, la littérature abonde de ressource. Je ne reviendrai pas sur l’aluminium qui commence à être sur la brèche (adjuvant inutile et pernicieux). Je ne reviendrai pas sur le nucléaire pour lequel notre époque de conscience et de culture scientifique n’ose pas voir en face qu’elle ne saura jamais quoi faire des déchets engendrés.
Je ne reviendrai pas sur l’utilisation des phytosanitaires qui sont un scandale pour l’eau douce et la santé non seulement des utilisateurs directs mais aussi des consommateurs : les gens malades sont bien plus rentables que les bien-portants. On préfère avoir des laboratoires qui ont du travail soit pour élaborer des armes de destructions massives * soit des moyens de réparations suite à l’utilisation de ces armes (perturbateurs endocriniens dont on effleure à peine la tragédie dans laquelle ils nous plongent).
Non, tout ça c’est grave au plus haut point en apparence mais ce n’est pas le pire à mon sens.
Humain
Si les sujets évoqués précédemment sont à plus ou moins fort impact sur l’environnement, il en est un qui passe inaperçu et dont tout le monde se rengorge comme un monsieur Jourdain qui découvre qu’il fait de la prose en disant « Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit ».
Il en va ainsi quand on nous dit que l’humain est un animal (pas) comme les autres. À la sortie du crématorium on voit bien qu’il est poussière… mais il a comme perdu quelque chose… sa forme. Donc il est comme si on avait grillé un tas de foin… l’humain est donc plus que de la terre (fut-elle d’étoiles), il est végétal, oui, je vous assure : la preuve, les cendres et la perte de forme sont kif-kif avec celle du crématorium. En fait, avant le crématorium il était peut-être branché pour être nourri (excusez ce sarcasme noir, c’est tout de même un peu le sens de « végéter ») mais peu de temps avant il allait et venait comme un animal, déconnecter de son socle (bon, il pourrait alors être une algue, non ?). Donc en fait, si l’on oublie l’algue qui exprime peu ses sensations même si elle n’a pas de racine, c’est un animal, et même un mammifère puisqu’il copule, porte et donne naissance comme un éléphant, une souris, une baleine bleue ou un bonobo. Par rapport à tout cela il n’a pas grand chose de plus :
- moins de poils
- plus de rire, de cri de joie quand il joue (même fort vieux d’ailleurs…)
- souvent à peine plus de conscience des choses du monde (il ne fait pas pipi/caca partout mais c’est tout comme, sauf que ce n’est pas caca/pipi car ça c’est trop intime (quoi que, quoi que, proche des parkings en accotement de route… Bref, il laisse les déchets de sa vie un peu partout)
- un peu moins de sagesse quand il joue de sa grégarité
- ouais, bon, il exprime une bonne dose de fantaisie soit créative, soit délirante, bien plus que les vaches à leur première sortie après l’hiver (enfin pour celles qui ont cette chance)
- il soumet tous ou la plupart de ses frères ou cousins animaux (les mammifères et les autres) à des conditions que lui-même se refuse (les nazis ont fait ça, et ceux qui ont subi et étaient encore là après la fin ont eu l’immense sagesse de juger les nazis, pas de les torturer, les victimes étaient humaines, les bourreaux, non !). [Donc il n’est pas animal non plus car aucune espèce ne s’en prend à une autre sur le plan du génocide].
- il donne à ses enfants les moyens d’autodestruction (par exemple, aucun permis , aucune maturité, nécessaire pour « conduire » un ordinateur ou tout est possible aussi bien pour celui qui est raisonnable que pour celui qui voit très vite des opportunités qui s’offrent à lui).
La liste est longue qui montre que l’humain n’est pas un animal même s’il lui ressemble plus qu’à la marguerite. On pourrait se satisfaire de nos traits qui ne trouvent pas leur source dans l’animalité, voire observer dans le comportement bestial de bruts gravement dérangés ayant le corps humain une sorte de non humanité ; mais non, plus on avance en connaissance et plus on le classe chez les animaux (le plus haut) sans toucher, sans parler, sans évoquer sa nature d’être individuel, nature à qualité plus spirituelle que biologique… (mieux vaut être apparemment un grand singe plutôt qu’un petit dieu…).
À terme cette manipulation idéologique cachée, qui promeut l’argumentaire « l’homme est un animal », déresponsabilisera totalement l’humain [et pas seulement les hommes …masculins… qui endossent des comportements que les femmes (hommes …féminins… donc) sont bien plus rares à adopter – voir cet ancien billet de 2015 (nouvel onglet)].
Tout un chacun prendra ça comme il veut ; la chose n’est pas volontaire du fait d’une décision prise par un individu lambda, mais elle est assez pernicieuse : on vient à elle comme une évidence sans avoir vraiment pensé la chose à partir de soi. Et ce qui vaut pour l’auditeur des sciences (souvent malgré lui) vaut tout autant pour le scientifique… À entendre des gens cultivés reprendre la leçon, j’ai souvent constaté une certaine fierté, voire un soulagement, on est rassuré. Moi, je, personnellement (ou dans un autre si vous souhaitez, j’ai du mal à comprendre qu’on en soit arrivé là alors que c’est le contraire qui devrait nous emmener vers demain : comment être des êtres libres individuellement, et libres en communauté, en fraternité et en sociabilité, respectueux du milieu qui les accueille autant de ces « frères ».
Trouver l’humain en nous est notre charge, et non celle de se satisfaire d’une animalité habillées d’apparences supérieures.
Voilà le pire
Le pire dans le drame terrestre est que nous apprenons à oublier que nous sommes des humains avant d’être corporellement animaux (et encore, cela peut aussi se discuter, non ?…). Il existe en nous une autre sensibilité, bien plus présente et forte qui ne se trouve pas dans l’expression du monde animal. J’ai évoqué la chose dans mon précédent billet du 9 avril dernier (nouvel onglet). Aucun animal ne dit je, ne pense autant pour créer, améliorer, développer, corriger (l’animal n’a pas d’erreur à corriger, et en fait il y a très peu droit). Aucun (sauf exception peu commune) ne se démarque vraiment des autres de son espèce, ce qui est une généralité pour les êtres humains.
Aucun animal sait si peu de chose que l’humain à sa naissance sur sa manière d’être à venir. La période d’apprentissage de ce dernier vers la maturité est sans doute la plus longue et couvre 1/4 de la vie pour avoir un peu de bouteille, et l’humain se cultive toute sa vie. Il n’a pas de prédisposition à fouir, construite des barrages, faire des nids juste pour les naissances. Aucun animal ne donne tant de place dans sa vie au loisir (même aux époques reculées où on ne disposait de machines à laver…), aucun ne se cultive pour savoir qui est l’autre (oui je sais les loups reconnaissent le chef… ce que ne font pas forcément les humains !).
Alors
Alors que se passe-t-il si on nous rabâche à longueur de temps, d’antenne, de lecture, etc. que l’humain est un animal comme les autres (ou presque) ? C’est comme pour celui à qui l’on dit sans arrêt qu’il est bête (sic), il finit par le croire et enferme profondément en lui sa réelle valeur humaine, sa valeur d’être avant de s’afficher comme un … c… « On » le déresponsabilise, « il » n’est finalement que l’outil de conditions contre lesquelles il ne peut rien. Oh, il y a aura toujours les bons et les méchants, mais à chaque fois malgré eux, malgré « soi »; cela qui permettra aux meneurs (malgré eux) de garder le flambeau de leurs petites affaires.
Ici, personne n’est manipulé ni ne manipule. La science académique elle-même fait autorité en la matière. En regardant le pot de cendre, elle n’a pas trouvé l’être, ni chez la plante (en apparence bien trop loin de nous), elle ne l’a pas trouvé non plus chez l’animal sauf sous forme d’interrogation là où il semble y avoir une organisation contrôlée, selon un point de vue … humain.
Donc exit l’être, il n’existe pas pour le regard officiellement académique autrement qu’en tant qu’individu parmi les autres soumis comme tous les autres à des particularités génétiques (ce qu’auparavant on appelait hérédité), sorte de « jokers » colorant la personnalité de manière complexe par le mélange de leurs genres. L’expérience personnelle par contre si elle ne nous fait pas obligatoirement conscientiser un « Qui suis-je ? » nous renvoie toujours la balle du « Mais pourquoi moi ? » ou « Pourquoi ça m’arrive ? » et même « j’ai mal », « je dors mal », etc., chacun y reconnaîtra ses propres questions.
En conclusion de ce billet
En fait aujourd’hui nous en sommes là : nous avons fait un sacré tour du monde (jusqu’aux confins de l’univers, en observant uniquement sa matière, c’est absolument remarquable). Il ne nous reste qu’à tout reprendre de ce monde qui n’a presque plus de secrets pour nous (à notre point de vue actuel) et la chose qui nous reste découvrir pour le voir d’un œil nouveau, c’est toucher du doigt qui nous sommes, comprendre qui nous sommes chacun en tant que Je, « Je » qui pense parce qu’il est et non l’inverse, « Je » qui sent parce qu’il est, « Je » qui agit parce qu’il est.
Et comme le français est une langue souvent à deux tranchants, on peut tout reprendre sous la forme :
Je pense par ce que Je suis,
Je sens par ce que Je suis,
J’agis par ce que Je suis.
* Armes de destruction massive : tout moyen coercitif de réduire un problème en supprimant sa cause apparente à nos yeux ou intérêts. Par exemple, les néonicotinoïdes… : On cultive des champs de betteraves sans aucune biodiversité apportant ainsi un déséquilibre qui contraint la nature à réagir… On lui inflige en retour une maladie par empoisonnement pour notre confort (rentabilité !!!) et on cause des dégâts collatéraux (abeilles) qui à terme finiront pas créer un VRAI problème dont nous sommes conscients aujourd’hui mais que les décideurs minimisent face à des priorité ‘en apparence’ immédiates. Ce sont simplement des irresponsables, champions de la vue à court terme (après moi, le déluge…).