Environnement

Pour ceux qui tomberaient sur cette page, sachez qu’elle est la « conclusion » d’un thème développé dans le blog. Je conseille la lecture préalable des trois parties Environnement I, II et III qui s’enchaînent pour aboutir à celle-ci.
Nous avons terminé notre préambule sur la notion d’environnement en le qualifiant d’interaction entre milieu physique et milieu vivant, alors, poursuivons.
morphochromatogramme

I) Des équations sur l’environnement !…


Échange et Espace-Temps

Une notion essentielle de la compréhension de la nature de l’environnement est celle d’échange.

L’environnement est un lieu d’échange, c’est un lieu de participation. Il est l’espace de rencontre pour que nous bâtissions ensemble. Qui, nous ? Vous, toi, moi, les autres, et (ou) tout ce qui fait la Nature. On peut alors se dire qu’il y a deux solutions :

  1. nous bâtissons en harmonie avec cet espace,
  2. nous bâtissons sans considération pour l’espace qui nous accueille malgré lui.

Je ne m’étendrai pas sur la seconde proposition qui ne comporte que l’intérêt de s’entourer d’un monde qui précipite notre fin, et qui sont celles dont l’humanité actuelle voudrait bien … sortir sans vraiment oser les abandonner.

Comment bâtir en harmonie avec le lieu qui nous accueille malgré lui… ? Car l’environnement c’est ça : un lieu qui accueille malgré lui. Il n’a pas de raison d’être, il n’est pas ! Il n’est même un lieu que parce que d’autres partagent cet espace avec moi, avec nous, des êtres. Vis-à-vis d’eux, je ne peux, nous ne pouvons faire seulement que ce qui nous plairait. Nous devons avoir à l’esprit que si nous avons un quelconque crédit sur les trésors que ce lieu recèle, nous avons aussi un débit, celui de les cultiver et non de les anéantir.

Comment concilier la croissance (en termes de population et de progrès) indubitablement liées à l’esprit humain et un espace limité d’expression et de ressources, le tout constituant l’environnement, un environnement qui est à la fois la coupe et ce qu’elle contient  ?

Quelle force fondamentale devons-nous cultiver en ce lieu pour soi (si on veut commencer par soi !), pour ses amis, pour ses voisins, pour ceux qui partagent notre intérêt à mille lieues de nous, pour l’humanité toute entière sans distinction de couleur, de genre, de code moral ou religieux ? Quelle est la force première qui rassemble au lieu de séparer, qui engendre au lieu d’anéantir, qui rend davantage quand on la dispense ? Et donc quelle force devons-nous mettre en œuvre pour relier l’individu au Tout, le concept à la matérialité jusque dans la sphère de nos pensées ? (voir aussi ici l’article connexe du blog  : Utilise-t-on notre cerveau ?)

Morphochromatogramme Fer Argent
Morphochromatogramme Fer Argent

Il serait faux de penser l’environnement en terme uniquement d’espace, il est la déjà la triade espace-temps-nous (dans le nous, je mets la nature comme l’humain). C’est le seul moyen d’inclure dans notre discours à son propos la dimension de la vie. D’ailleurs la modification de l’environnement au fil du temps nous le montre bien.

Il n’y a aucune raison de limiter l’environnement à la notion d’instant uniforme, pas plus que de le limiter à la notion d’espace local (en gros celui qui pollue, le fait pour tout et pour un temps qu’il ne peut vraiment mesurer !).

Et la vie dans tout ça ?

Outre l’aspect spatio-temporel qui représente la partie physique de l’environnement nous venons de mentionner la dimension de la vie.

Le concept de vie n’est pas à l’heure actuel un concept du monde scientifique. Pourtant, que serait tous les cycles perceptibles dans le milieu physique s’ils n’étaient portés par un second milieu susceptible de les mobiliser, de les activer. Certains cycles physiques pourraient bien sûr avoir lieu, mais le déroulement du cycle de vie de n’importe quelle espèce ne serait pas pour autant mis en œuvre, quoi que veuille nous faire croire l’idée (expérimentale) de soupe primitive.

Pour étudier l’environnement, il ne s’agit pas seulement de considérer sa face visible, son aspect apparent de nature, il faut aussi ajouter l’élément qui dynamise ce milieu physique : c’est le milieu vivant (qui comporte aussi des forces non réductibles aux 4 forces dites fondamentales).

Environnement global = interaction entre milieu vivant et milieu physique

Et ce n’est pas encore tout…

On a tendance à penser l’environnement comme le milieu qui nous entoure et où l’on vit. Par manque d’analyse sans doute, on élude, dans notre approche conceptuelle, un autre aspect fondamental de sa nature.

Au-delà de la biosphère, de part et d’autre devrais-je dire, il y a d’un côté la planète et de l’autre la cosmos. Quand on parle d’environnement on ne dépasse que rarement l’aspect « nature », espace-temps-vie évoqué jusque-là. Mais l’environnement, spatialement parlant, n’est pas un disque, sinon le ciel nous tomberait sur la tête. Autour de nous en tant qu’être conscient de sa nature, au-delà de l’expérience inconsciente qu’on en a dans notre quotidien, l’environnement se développe comme une sphère, sphère dans laquelle on devrait ne pas omettre une autre direction que l’horizontalité… je veux parler de la verticalité l’axe Terre-Cosmos.

On observe des environnements tectoniques à grand échelle de zone, ou telluriques à échelle moindre, qui n’appelle pas la même expérience de vie d’un individu à l’autre. Quand un tokyote et un parisien parlent d’environnement, il n’est pas certain qu’ils en aient, fondamentalement, la même approche, et donc le même concept (et cadre de vie et culture rajoutent encore leurs couleurs au débat…).

Car si la gravité est défini globalement en fonction de la seule distance du lieu considéré au centre de la Terre, dans le cas de l’environnement, ce qui existe de tension, de substances, de substrat (roche-mère, argile, sable, moraine, etc.) doit aussi entrer dans la définition, et là c’est beaucoup moins facile tellement il y a de cas de figure.

La science étudie et connait assez bien maintenant (au moins dans son aspect purement physicochimique) ce milieu terrestre et l’impact qu’il possède en fonction du lieu considéré sur ces habitants. mais de l’autre côté…, au-dessus de la biosphère, le cosmos reste un no man’s land… dont ne connaît pour ainsi dire rien et où tout reste à découvrir.

Environnement local =  [horizontalité communément admise + verticalité cosmotellurique] dans le bain du temps

Et encore un peu plus !

Chaque je tu il est un centre portant sa propre sphère, elle est unique pour chacun à l’instant T car je tu il est ici et maintenant. Si on considère qu’on se déplace dans un environnement global, et qu’on reprend l’idée d’interaction entre milieu physique et milieu vivant, on voit aussi qu’il faut prendre individuellement l’environnement comme interaction entre le monde physicovivant disons externe à soi, et soi.

Ce disant on comprend que chacun vit son expérience de vie en fonction de l’écho qui existe entre soi et le monde qui l’entoure, son propre « environnement » ; ce qui rend la vie impossible à certains ne la rend pas obligatoirement impossible à tous…

Environnement individuel = résonance entre Environnement universel et Environnement local

En résumé

La chose est donc bien plus complexe qu’il n’y paraît dans n’importe quel Grenelle traçant les grandes lignes de définitions d’agissement pour la sauvegarde d’un environnement viable en France ou de n’importe quel Sommet de la Terre tentant de réunir en un devenir commun, des devenirs nationaux à travers le concept de développement durable.

Pour une approche viable, la notion d’environnement [Env. ci-après] devrait englober trois pôles :

Env. global <> êtres pensant et agissant <> Env. individuel

Nous avons défini deux grandes équations :

1) Environnement universel = interaction entre milieu vivant et milieu physique + [horizontalité communément admise & verticalité cosmotellurique] dans le bain du temps

Env. universel = Env. global + Env. local

2) Environnement individuel = résonance entre Environnement universel et Environnement local

Env. individuel = Env. universel <—> Env. local

= (Env. global + Env. local) <—> Env. local


II) Prendre la mesure de nos actes


Conscience = responsabilité

C’est bien de cela qu’il s’agit si on ne veut pas être les dindons de notre propre farce ! La seconde équation le montre bien : nous nous conformons à l’environnement que nous modifions….

Et aujourd’hui malgré la prise de conscience de nos actes un tantinet irresponsables depuis l’avènement de l’industrialisation (distribution non locale de la production) jusqu’à ce temps présent nous ne pouvons plus nous voiler la face. Par cette prise de conscience qui a déjà eu lieu nous sommes indubitablement engagés à assumer une voie de la sagesse, de la tempérance, de la « responsabilité » !

Nous sommes les garants de notre propre évolution. Le créé, le règne du Père comme on dit dans toutes les religions est à notre disposition. Et nous, humains, dépositaires d’un « Je » ne pouvons, ne devons plus compter sur ce monde pour nous porter, nous devons le prendre en main dans le sens de notre évolution. Et la force de le prendre en main est cette force que j’évoquai plus haut ne peut exister en ce lieu spontanément. Nous entrons dans l’âge du Fils, ne nous comportons plus comme des gamins, l’adolescence économico-industrielle, l’appât du gain, la séduction par les gadgets, tout cela doit prendre fin, c’est un constat de maturité qui est à faire. Et ceux qui doivent encore moins se comporter comme des gamins sont ceux qui ont proposé que nous les élisions dans nos systèmes de gouvernement locaux, régionaux, nationaux, ou communautaires !…

Une force ? Laquelle

C’est une force qu’on sollicite, elle n’est pas dans les pierres mais les pierres y baignent, elle n’est pas dans la chair, mais la chair y baigne, elle n’est pas dans l’acte (in)conscient mais l’acte (in)conscient y baigne. Elle ne sera jamais au bout de la lorgnette d’un instrument quelconque (sinon au risque de la déflorer). Elle n’a pas un centre mais 7 milliards de centres, et si chacun faisait simplement sa part tout irait déjà mieux… C’est une force de la transversalité et non de la hiérarchie.

On succombe à son approche parfois jusqu’à la déraison car elle n’est pas une force liée à la connaissance, mais elle la favorise, la connaissance, ne serait-ce que dans l’acte de « naître avec » ce sur quoi la connaissance exerce ses facultés, dont la faculté pensante qui n’est qu’un moyen d’approche du monde (on l’approche aussi par l’action qu’on a sur lui et par son ressenti.

Nous sommes trop nombreux sur Terre, pour être encore à l’âge du Père, du créé, du porteur, donnons-lui le nom que nous voulons. Nous sommes devenus des parents, des responsables du monde qui nous héberge.

À l’époque même où l’on a pénétré sous la surface de la nature, ce début du XXe siècle où nous avons franchi la barrière de l’apparence de la matière, à ce moment où nous avons cherché à trouver le moyen de la transcender, nous aurions du comprendre que la plongée dans le monde subatomique, sous-naturel, impliquait une autre faculté, une faculté de cœur à côté de celle de tête, et que le monde autour de nous s’ouvrait sous un jour nouveau à cette faculté ; en même temps que nous plongions, l’environnement devenait ce qui devait nous aider à nous élever comme un autrui et non comme un concept.

Je ne partage pas à proprement parler l’environnement avec autrui, autrui est mon environnement, comme je suis le sien.

L’environnement au sens spatial est  »juste » l’espace de relation et de respect d’autrui.

L’environnement au sens temporel semble ne pas recouvrir de notion. Mais ne nous y trompons pas, c’est aussi parce l’évolution de l’humain que l’environnement évolue. On peut se dire que ce que nous avons fait en salissant nous pouvons inversement le faire en dynamisant…

L’environnement, au sens temporel, et l’humain sont en co-évolution.

Tant que l’humain, n’avait pas fait le tour de la Terre, tant qu’il n’avait pas rationalisé l’exploitation de celle-ci (agriculture intensive, mine, barrage, déforestation au-delà du local, etc.) il était porté et n’avait pas à porter. Aujourd’hui qu’il se croit mature, alors il doit apprendre à porter ne serait-ce avec une part d’égoïsme pour assurer son propre développement.

Il n’est pas trop tard pour sauver les meubles et la maison… mais il faut agir, et pas seulement en relation avec nos analyses, nos déductions, notre logique et nos simulations perspectives, non, il faut aller de l’avant en générant ce qui peut nous aspirer vers notre devenir, en générant cette force de respect, d’union, d’acte et de connaissance, cette force de partage qui se nomme amour et qu’il semble que nous ne comprenions pas encore vraiment, du moins pas tant que nos têtes veulent tout mener et croient pouvoir tout mener (surtout si à côté du cœur, c’est le portefeuille qui mène la danse !).

Chaque cœur est un foyer d’amour à protéger, à respecter, à qui on se doit de donner les moyens de s’élever, de s’exprimer pour qu’il participe à sa pleine mesure au devenir des 7 milliards d’autres cœurs qui renforcent le sentiment d’humanité en chacun, c’est-à-dire donner le sentiment de participer à œuvrer en vue de la réalisation d’une sorte d’être suprême de la Terre, du monde aussi matériel : l’Humanité, une humanité qui a besoin d’un foyer pas de rêve de fuite totalement utopique vers de contrées stellaires hasardeuses.

Un exemple avec la science

L’amour est un outil de connaissance qui va au-delà de l’aspect savoir que notre tête maîtrise assez bien. Ce qui a été dit ci-dessus n’est pas de la fantaisie, ni du blabla de baba trop cool… c’est en grande partie le fruit de mon expérience de chercheur actif sur un sujet bien physique.

A l’association scIence nous travaillons actuellement sur un agent actif dans l’environnement proche. Mais la source d’action de cet agent est à n’en guère douter, après bien des années d’observations, bien au-delà ce que qu’on peut appeler environnement proche, tout au moins dans le sens où d’ordinaire on pense cet environnement en tant qu’espace d’expression des forces électromagnétiques.

Nous cherchons (aussi) actuellement les moyens de décupler nos efforts pour accueillir cet agent dans des conditions optimales, et scrupuleusement scientifiques bien que dans des protocoles novateurs (disons que nous nous inscrivons dans une science du lien plus que dans une science de la distanciation).

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Voilà, je n’ai guère autre chose à dire sur le sujet de l’environnement, sinon que je soutiens en tant que conseiller en écologie les actions qui commencent à vivre en mettant ses critères à lui avant les nôtres. Je pense que ce ne sera qu’une question d’habitudes à quitter et que le retour sera de toute façon tout bénéfice (même pour l’économie !). Pour l’heure on avance vers l’environnement à reculons pour préserver le maigre trésor de notre progrès technologiques, il faut nous retourner et aller de l’avant !

Je terminerai avec ses paroles vouées à l’évolution de l’organisme social :

« Nous souffrons d’un déséquilibre dû à un développement purement matériel de la technique.
Le déséquilibre ne peut-être réparé que par un développement spirituel dans le même domaine, c’est-à-dire dans le domaine du travail.
[…]
Une civilisation constituée par une spiritualité du travail serait le plus haut degré d’enracinement de l’Homme dans l’univers.« 

Extrait de l’Enracinement, Simone Weil 1949,

(pages 70/71 de l’édition pdf http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/enracinement/weil_Enracinement.pdf)

« Enracinement de l’Homme dans l’univers » = lien solide entre individu et environnement !

Ce texte (Environnement I, II, II et IV) est en partie un résumé d’une conférence que je propose bien volontiers à qui voudraient m’inviter… http://hiaoh.free.fr/ecologue/conf.php

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