Les cascades « trophiques »… Ou comment celui qui mangent ceux qui mangent soignent la nature et ne commettent pas de méchante atrocité (encore un fait typiquement humain, ce qui fait de lui, une non-animal…).
Le grand méchant loup [1]
Bon, chez nous les loups mangent les moutons, puisque les moutons sont élevés dignement (hum !!! disons, plus ou moins dignement) dans les alpages et c’est un vrai problème de société humaine de consommation, sans doute plus que d’éleveur : on ne rentre pas 800 bêtes tous les soirs et on ne les circonscrit pas facilement tout le jour ! Là encore, c’est une question de dose à justement peser entre développement local et développement (inter)national.
Chaque espèce joue son rôle dans la nature, et quand elle disparaît, et bien c’est peut-être parce qu’elle doit disparaître…
Il y a plusieurs cas de figure, en voilà trois :
- Il y a épuisement progressif de l’espèce,
- Il y a installation d’une nouvelle espèce mettant en péril une ou l’espèce locale,
- Il y a une ingérence de l’humain dans les cycles de la nature.
Tout passe : le cas 1, ne doit pas nous faire pleurer plus qu’une belle mort.
Le cas 2 est plus délicat car il faut savoir comment l’espèce nouvelle trouve sa place dans un milieu préalablement en équilibre. Remplace-t-elle ? Usurpe-t-elle ? S’ingère-t-elle ? En tous les cas cela traduit une faille dans l’équilibre de la biocénose. L’organisme local est malade : possède-t-il les ressources nécessaires à sa guérison ? Si oui l’espèce disparaît (localement), si non, jusqu’où l’humain peut-il se mêler de la chose avant d’avoir TOUTES les ficelles en mains ?
Cas 3 : si l’humain est à l’origine de cette disparition comme avec la surpêche, la surchasse, les pollutions, les barrières, alors là… c’est grave.
Tout ceci introduit des cassures qui rompent l’équilibre de la nature, l’ordonnancement naturel, la dynamique cyclique du vivant.
Pour en revenir aux loups :
La réintroduction des prédateurs après leur massacre (par les humains) demande des efforts aussi aux humains… mais dans 15 ans, si les moutons ne sont pas adaptés (et on se demande comment ils pourraient l’être…), on verra changer les forêts où le loup retrouve sa place, elles seront plus vivantes, le renard seul ne pouvant assurer la charge écologique que porte le loup.
Le loup (contrairement au tigre sous peu, et demain, si ce n’est ce soir, au requin) n’est pas une espèce qui avait disparu, c’était simplement un concurrent trop sérieux pour un humain trop sûr de lui qui n’avait aucun moyen de comprendre l’équilibre des biocénoses.
On en est là, alors jouons le…. jeu,
c’est notre JE qui est en première ligne du devenir de la planète.
Très belle vidéo, ici, origine = Introduction du loup à Yellowstone, un très bel exemple.
Lectures
http://loup.fne.asso.fr/fr/sur-les-traces-des-predateurs/loup/argumentaire.html
Note
[1] L’image des loups dans les contes est souvent prise comme responsable de notre aversion pour la bête à poil, à quatre pattes et aux dents acérées.
Si on creuse un tout petit peu sous l’apparence des contes, le loup s’y exprime par sa voracité, et c’est un carnivore, il n’a pas de cadeau à faire pour manger, ni à demander une autorisation. Physiquement il n’attaque l’humain qu’en dernière limite, et moralement on qualifie bien le comportement d’ascendance sur les plus faibles de comportement de loup (Voir Le loup de Wallstreet par exemple).
Dans les contes, ou les récits populaires, le loup est soit l’image d’une force qui ne donne guère dans la subtilité, soit l’image d’une force à laquelle on peine à faire face, une force brute qui met au défit nos faibles moyens. Pourrait-on habiller cette image de concepts pompeusement philosophique qui dénaturerait totalement la culture du conte, et son langage imagé faire pour décrire plus ce qui se passe en l’être humain que dans la nature ?
Pour ceux qui disent que notre défaut de perception du loup est la faute de Grimm ou autres, il faut :
- soit ne rien avoir compris aux contes pour fustiger ceux qui placent le loup du côté sombre de la force de l’inconscient humain (d’ailleurs le vrai attaque de préférence le jour, quand les chiens se reposent et que les bêtes s’éparpillent voire s’aventurent dans des bosquets…),
- soit oublier qu’enfant on ne mélange pas les choses, et quand on voit un loup dans un zoo, on le trouve beau, et même on est malheureux pour lui de devoir rester enfermé (même dans les parcs animaliers) en étant nourri sans avoir à chasser,
- soit être dogmatique (suivre un seul point de vue sans défaillir et le prendre pour seule et unique base de réflexion)…