» On sait, mais on ne fait rien » c’est bien là le drame de l’humanité : prendre conscience et agir. Entre les deux il y a le ressenti, il y a la confiance. Et pour agir il faut en passer par-là, il faut se sentir concerné jusque dans sa vie.
Mais aujourd’hui quels sont les éléments portés par la société pour qu’on se sente concernés ? Quels sont les potentiels mis en place au niveaux éducatifs et culturels pour aider tout un chacun à se sentir concerné, c’est-à-dire lier, relier au devenir du monde, au drame des migrants, à notre propre place sur cette planète, dans ses sociétés, dans leur environnement et donc forcément le nôtre.
Comment peut-on se dire en sortant de l’école pour entrer dans celle de la vie : je dois gagner en maturité encore et devenir responsable de ma vie et aussi de celle de la société. Quelle est ma mesure d’action (voir les colibris) ? Et surtout, jusqu’où est-ce que je me sens concerné ?
La force de conviction d’un tel discours est propre à stimuler ceux qui ont déjà franchi le pas du ressenti et qui auront confiance en leurs actes, à leur échelle individuelle. C’est-à-dire ceux qui l’écoutent… mais les autres, les milliards d’autres ?…
Nos politiques pensent et disent parfois « agissons ». Mais ils sont bien trop rares à se sentir concernés autrement que par leur intérêt personnel quoi qu’ils en disent.
Les pétitions si nombreuses sont bien peu de choses : 100 000, un million de personnes pensent la même chose, ils le savent et n’en ont cure. Ils voteront partisan parce qu’ils ne se sentent pas concernés, et la partisanerie est rassurante : moi, j’ai du bagout mais je ne pense pas trop loin, c’est le parti qui me donne la ligne à suivre.
Heureusement, certains de nos politiques s’assoient en premier trône sur leur ressenti jusque dans l’objectivation des choses, mais ils sont trop peu nombreux !
Le tournant ne viendra en France que quand elle abandonnera l’esprit de clocher, quand Pépone arrêtera de cracher sur Don Camillo, quand Don Camillo acceptera de ne pas compter sur son interlocuteur privé, générateur de bonnes idées… uniquement chez Don Camillo…
l’un et l’autre ici, trouve un intérêt commun, mais la masse et derrière, aveuglée par le feu et l’explosion et apeurée dans ses intérêts du quotidien, c’est-à-dire l’esprit de conservation de sa propre vie dans l’instant…