Les 5 sens ?!!! un archaïsme…
On s’aperçoit que les sens sont un domaine vraiment peu connu au moins dans la vulgarisation scientifique si ce n’est pour la science elle-même.
C’est dramatique parce que notre conscience est principalement… sensorielle. N’est-elle pas même que sensorielle ?
Avant de glisser quelques indications complémentaire, Je vous laisse (re)lire en préambule un ancien article de ce blog : Cerveau, conscience et je : le manche, la lame et l’artisan.
Je pense en outre que cet autre contient pas mal d’éléments susceptibles d’apporter de l’eau au sujet : « Utilise »-t-on notre cerveau ?. Il nous parle déjà de 9 sens que je qualifierai de totalement objectifs. Certains de ces sens qui échappent aux 5 usuels sont rassemblés dans la physiologie sous un terme fourre-tout et à l’idée fort peu scientifique à mon sens de somesthésie.
Je ne veux pas ici disserter du nombre de sens d’autant que certains qui deviennent évident par leur culture après une petite approche ne disposent pas de ressource nerveuse, n’ont pas de raccord matériel avec nos nerfs, ce sont des sens sociaux qui sont bien et totalement liés à notre corporéité et qui se manifestent parfois avec bonheur et d’autre fois en motivant chez nous des réactions qu’on qualifierait volontiers d’épidermiques dans la rencontre avec l’autre.
Et comme ce qui n’est pas ancré sur du matériel bien concret ou alors totalement « quantique » sans équivoque est douteux pour de nombreux scientifiques, il faudrait que je développe trop longuement (les ouvrages cités ici dans un billet cité plus haut seront d’un apport non négligeable dans ce domaine).
Le transhumanisme
Ce qui a motivé ce billet est un article du (célèbre ?) site Futura Science : Le sixième sens devient réalité grâce à la peau électronique. Il ne s’agit ci-après de discuter du sujet lui-même mais d’un autre sur lequel je ne me suis pas encore exprimé : Le transhumanisme
Ce genre de titre fumeux me fait toujours bondir puisque les 5 sens sont dépassés depuis pas mal de temps au niveau physiologique pour la science orthodoxe avec chaleur, équilibre et somesthésie. Pourquoi donc évoquer un 6e sens sous prétexte d’une découverte ?
Ce qui me fait bondir c’est ce pseudo élargissement de l’être humain grâce à la technologie alors que le même humain ne se connait pas lui-même pour mettre à profit toutes ses ressources.
Le transhumanisme est simplement une catastrophe pour l’avenir, une soumission de l’humain à son milieu favori : la technologie avec tout le merveilleux qu’elle promeut et tous les ennuis qu’elle met de côté en attendant qu’elle puisse les contrecarrer (piratage, virus,etc.).
Le transhumanisme n’est pas un rêve loufoque, ce n’est déjà plus une utopie. C’est une réalité qui commence à s’installer comme une évidence, une seconde nature incontournable à laquelle nous devrions nous ouvrir.
Le transhumanisme, c’est simplement s’ouvrir à la fin de l’humanité en l’humain et à l’avènement de l’humain mécanisé, la table rase pour l’ego.
Je pourrais m’arrêter sur cette sentence aux allures prophétiques… main non, encore quelques mots !
Le transhumanisme est présenté comme une évolution : homme augmenté, plus de perception et donc plus de conscience, élargir la perception consciente au-delà de ce que la nature nous offre et donc tout ce que nos sens ne nous permettent pas de « contrôler ». Et pour performer le tout on ajoute le concept d’homme connecté à la machine lointaine ou à d’autres humains connectés. La vie privée entre dans le réseautage, pas seulement sous forme d’informations, mais sous forme de quotidien : je pète et mon copain à 4000 km le … sait … à défaut de le sentir ou de l’entendre.
Le transhumanisme signifie froidement que :
pour s’augmenter
l’homme ambitionne donc de se couper du monde
pour se relier à la machine,
voir par ses yeux à elle,
et (se) comprendre par ses données à elle.
Plus besoin de confiance en soi ou en les autres, plus besoin d’écoute de soi ou des autres.
La force ne sera plus en toi, ô Homme,
elle sera dans la machine, et tu te croiras grandi
quand c’est elle que tu alimenteras.
Il faut être bien conscient de cela avant de faire l’apologie d’un avenir qu’on peut penser radieux mais qui ne pourra que resserrer l’homme sur lui-même dans l’isolement progressif du monde physique et donc du monde social.
Homme, connais-toi toi-même
Voilà, c’est tout…
A+
An non , un supplément : http://www.futura-sciences.com/magazines/high-tech/infos/actu/d/technologie-dossier-mille-applications-realite-augmentee-57116/
Une vidéo qui me rassure quant à la position scientifique :
Par contre ce monsieur apporte ailleurs une antithèse à son propos, ici présent comme une sorte de réalisme évident, en affirmant et en insistant dans cette autre vidéo à 1 min 46 sec :
« Au bout du compte nous ne sommes que des machines extrêmement complexes mais nous ne sommes que des machines. »
Et là je dis STOP ! Car si on est une machine alors les transhumanistes sont réalistes… Or jusqu’à présent même si on a démonté les « mécanismes » physicochimiques des êtres unicellulaires les plus basiques, on n’a encore pas pu mettre en route une once de vie, ni prouver que toute vie reposerait sur des principes fondamentaux qui relèverait uniquement du monde physicochimique.
Je trouve extrêmement regrettable qu’ici on tente de dire au gens que le transhumanisme est un cauchemar pour leur dire une fois que le discours a brossé la conscience dans le sens du poil… que l’homme est une machine… Alors j’ai envie de vous offrir un peu d’humour pour dédramatiser la chose :
Qu’on se rassure,
l’homme est peut-être une machine,
mais pas la femme qui, elle, donne la vie !