
On aura pu s’étonner de la place d’un poème dans ce blog de scIence voire de mon insistance à parler de l’art… La poésie en tant qu’art, c’est-à-dire « faire », c’est pour moi le moyen de rester connecté au Réel sans tomber dans les aspects théoriques que la science, qui prend une large partie de ma vie, suscite en général, et contre lesquels je lutte, rejetant leur allure séduisante et confortable.
À notre terrible époque technologique
l’art devient une obligation pour ne pas déconnecter.
Nos écrans multiples et variés nous déconnectent
voilà la réalité !
Tomber dans l’illusion de la réalité augmentée par exemple sera une tragédie pour l’humanité* si certains ne conservent pas le lien direct avec leur entité périphérique.
[* Même Bill Gates qui n’est pas pour rien dans cette histoire l’aurait dit à ce propos du transhumanisme : « Je ne comprends pas que les gens n’est pas peur. » lu in La Recherche N° 504]
Mais, c’est quoi l’entité périphérique ?
En deux lignes car il me faudrait sinon plus de 20 pages :
ma périphérie s’étend à ce que je peux goûter (en moi donc), toucher avec mes doigts (pas très loin de moi donc), sentir (avec mon nez), puis entendre, puis, en allant tout à coup beaucoup, beaucoup plus loin, voir (avec la vue je prends conscience que ma périphérie est cosmique…).
C’est le message des fameux cinq sens : le simple élargissement physique des moyens de perception de mon être donc de l’espace dont je peux être conscient (même si dans cet espace se déroulent des faits qui m’échappent : rayonnement cosmique ou simplement la présence des clés que je cherche.
Et encore, ne sont-ils que 5 comme on le lit encore bien trop souvent alors que notre organisme perçoit sans peine la chaleur extérieure, son propre équilibre, ses propres mouvements et les mouvements extérieurs qui lui sont imposés, et même son état de vie ?
N’avons-nous pas aussi une perception sensitive de la réalité de l’autre avec qui l’on parle, bien au-delà de sa simple apparence ?
Comment percevons-nous ses pensées pourtant parfois si mal exprimées ?
N’accédons-nous pas au sens de ce que l’autre exprime ne serait-ce qu’avec des gestes, des regards, des mouvements qui sont un langage ?
ET L’ON VEUT PARLER DE RÉALITÉ AUGMENTÉE !
Il faut bien noter que chaque écran nous coupe d’un accès au Réel pour nous transmettre le sien, celui pour lequel il est fait et pour lequel il nous offre des données sélectionnées, réductrices à la fonction pour laquelle ses capteurs et programmes informatiques en arrière-plan ont été étudiés.
Une partie de nous est étriquée à notre corporéité, l’autre atteint des espaces que notre conscience usuelle voire intellectuelle ne peut imaginer car il faut pour cela déjà s’ouvrir à l’immatérialité de celle-ci ; mais QUI s’ouvre, la conscience ou l’être qui la porte ?
Cette part non corporelle est fermée à la technologie…
Quand on ne parle que de 5 sens, on limite déjà énormément notre capacité à atteindre le Réel du monde, on la limite à ce qui est plutôt grossier… alors, commençons par développer notre propre potentiel, il verra bien plus vastement que tout gadget technologique orienté.
A +.
Retrouvez un autre article : Transhumanisme : je dis non ! (Article modifié en conclusion, mais pas dans sa conclusion, le 21 mai 2016 avec ajout d’une vidéo accompagnée de mon commentaire.)
On écoutera aussi (env. 50 minutes) Le débat de midi du lundi 15 août 2016 sur France Inter titré :
Et si la mort n’existait plus ? C’est la question que se pose, sérieusement, le courant transhumanisme.

4 réponses sur « Transhumanisme vs humain global »
Oui, mais comme le disaient Thomas Huxley et bien d’autres que je ne citerai pas ici, les hommes sont des amphibies, ils vivent simultanément dans deux mondes séparés, le monde des sens, et le monde des symboles. Ces deux mondes existent à leur manière, mais sont assez radicalement séparés. D’où nos problèmes; Il est douloureux d’être assis entre deux chaises.
Cependant, l’évolution de certaines sciences risque de rebattre complètement les cartes de notre humanité. Trois sciences particulièrement, et quand elles vont converger…
Les neurosciences, l’intelligence artificielle et les manipulations génétiques (on dispose de moyens pour recomposer ou corriger le code génétique)
Ce qui est de plus en plus durement touché par exemple, et qui caractérise pourtant notre humanité, c’est le libre-arbitre. Il risque de disparaître.
D’autre part, je tiens les propos de certains transhumanistes pour déments.
Quand ils veulent donner des droits aux robots, quand ils prévoient que ces derniers seront connectés (des gens pourront les contrôler) cela signifie que ces robots risquent d’avoir des droits que les hommes n’auront pas, et que, pour répondre aux intérêts et aux objectifs de ceux qui les contrôleront , les humains seront contraints d’obéir aux robots.
Merci à vous, Jean-Louis.
J’aime bien lire que les humains sont amphibiens parce qu’ils vivent dans deux mondes comme vous dites, mais je pense qu’ils vivent dans davantage de mondes qui se combinent entre eux (volonté, ressenti, pensée, nature, onirisme et peut-être davantage).
Les propos déments des transhumanistes sont pour l’heure du domaine onirique, une ambition totalement idéaliste malheureusement soufflée par une technique prometteuse. L’humain risque de s’abaisser à se soumettre au robot au fil du temps si on lui présente cela comme un rêve, une aspiration. Pour l’heure l’IA a encore beaucoup à faire… ce n’est parce qu’on (IA) jongle bien et surtout vite avec des algorithmes que c’est un signe d’intelligence…).
Mouvement à la fois culturel et intellectuel, le transhumanisme – dont l’emblème H+ fait directement référence à l’idée d’être humain augmente – met en avant l’usage des techniques et des sciences afin de s’affranchir d’un certain nombre d’aspects de la condition humaine. En dépassant les limites de l’enveloppe corporelle, les transhumanistes éradiqueraient la maladie, le vieillissement, la souffrance et même la mort.
En réponse à spam ?… Ce texte est une partie de ce site (Rencontre avec Zoltan Istvan, premier transhumaniste candidat à la Maison Blanche) qu’il peut être intéressant de parcourir si ce n’est déjà fait.